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Trenitalia veut faire plus fort que la SNCF pour gagner la guerre du TGV espagnol

Trenitalia a commandé 23 TGV Frecciarossa 1000 destinés au réseau espagnol, à un consortium composé de Hitachi Rail et Bombardier Transport

Trenitalia a commandé 23 TGV Frecciarossa 1000 destinés au réseau espagnol, à un consortium composé de Hitachi Rail et Bombardier Transport - Bombardier Transport

Alors que la SNCF lorgne aussi l'Espagne, sa rivale italienne a commandé 23 rames ultra-rapides à Bombardier pour conquérir ce réseau TGV très convoité. Trenitalia desservira trois lignes majeures depuis Madrid (Barcelone, Valence/Alicante et Malaga/Séville).

L'ouverture prochaine à la concurrence du réseau ferroviaire à grande vitesse espagnol attire les opérateurs étrangers. Alors que SNCF a obtenu en 2019 des droits de circulation sur les LGV hispaniques, c'est Trenitalia, sa rivale italienne, qui passe à l'action pour contester le monopole de la compagnie nationale espagnole RENFE et de ses AVE (alta velocidad espanola).

Cette ouverture du marché hispanique du transport ferroviaire de passagers est impulsée par une directive européenne, transposée en droit espagnol depuis fin 2018 (elle l'a aussi été en France, via la loi pour un nouveau pacte ferroviaire promulguée en juin 2018).

Des trains capables de rouler à 400 km/h selon Trenitalia

Pour s'attaquer au marché espagnol de la grande vitesse, la compagnie ferroviaire italienne a passé commande à Bombardier pour près de 800 millions d'euros, de 23 rames de TGV Frecciarossa 1000. Elles desserviront les axes à grande vitesse Madrid-Barcelone, Madrid-Valence/Alicante et Madrid-Malaga/Séville offrant jusqu'à 84 voyages quotidiens.

Trenitalia a opté pour ce TGV aussi appelé ETR 1000 parce qu'il peut circuler sur tous les réseaux grande vitesse d'Europe à "la vitesse maximale de 400 Km/h grâce aux 16 puissants moteurs distribués sur toutes les voitures" précise la compagnie ferroviaire.

Des rames de TGV "made in italy"

"Les trains, construits dans les usines italiennes des deux sociétés, auront un fort impact (...) pour l'industrie du pays. Après avoir été construits en Italie, les trains seront transférés en Espagne à partir de 2022 pour commencer les tests d'homologation" nécessaires pour pouvoir rouler sur le réseau ibérique, précise Trenitalia.

Ils sont produits en coopération par le groupe japonais Hitachi -qui a racheté le constructeur italien AnsaldoBreda en 2015-, à qui reviennent environ 60% du contrat, et Bombardier Transport -la branche ferroviaire du groupe canadien Bombardier, en passe d'être rachetée par le français Alstom- pour les 40% restants.

Trenitalia s'allie avec la compagnie aérienne Air Nostrum

Trenitalia s'est également alliée avec la compagnie aérienne Air Nostrum pour se lancer sur le réseau à grande vitesse espagnol. Leur compagnie commune, Intermodalidad de Levante (ILSA), a obtenu des droits de circulation en novembre 2019, de même que l'exploitant historique espagnol Renfe et la SNCF.

Le projet de rachat par Alstom, approuvé fin juillet 2020 par la Commission européenne, prévoit le transfert à un tiers de la contribution de Bombardier Transport pour ce type de train et une offre des licences portant sur la propriété intellectuelle à Hitachi. Cela doit lui permettre de le proposer lors de futurs appels d'offres pour des trains à grande vitesse au Royaume-Uni.

F.B. avec AFP