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SNCF: 3 milliards d'euros de pertes en 2020 à cause de la pandémie

La SNCF va informer ses clients en temps réel

La SNCF va informer ses clients en temps réel - Ludovic MARIN / AFP

Le transporteur estime avoir limité la casse grâce à son plan d'économies.

La SNCF a annoncé mercredi avoir subi une perte nette de 3 milliards d'euros en 2020, même si un drastique plan d'économies a permis de compenser en partie l'hémorragie de voyageurs provoquée par la pandémie de Covid-19.

Les pertes massives sont moins importantes que ce qui était prévu, même si les mauvaises années s'enchainent. Le groupe avait en effet déjà perdu 801 millions d'euros en 2019, plombé par la grève contre la réforme des retraites en décembre et des effets comptables défavorables.

4,8 milliards d'euros de perte de chiffre d'affaires sur les TGV

La perte de chiffre d'affaires due à la crise sanitaire est estimée à 6,8 milliards d'euros, dont 4,8 milliards sur les TGV. Le chiffre d'affaires du groupe public a reculé au final de 14,6% à 29,975 milliards d'euros.

Si Geodis (logistique) a résisté avec un chiffre d'affaires en hausse de 4,5%, les autres composantes du groupe public ont vu fondre leurs revenus: -28% pour SNCF Voyageurs (TGV, TER et banlieue parisienne), -8% pour Keolis (transports publics), -12% pour le fret, -9% pour SNCF Réseau et -4% pour les gares.

Les résultats 2020 du Groupe SNCF sont marqués par l'impact économique de la crise sanitaire de la Covid-19. Dans ce contexte sans précédent, SNCF a mis en œuvre un plan d’économies structurant. L’Etat a apporté son soutien au Groupe en mettant en place un plan de relance du ferroviaire", commente le groupe.

Presque 7 milliards d'euros de manque à gagner

Le plan d'économies mis en place dès avril a eu un impact favorable sur la trésorerie disponible du Groupe de 2,5 milliards d'euros à fin 2020, ajoute la SNCF. "Nous avons peigné l'ensemble de nos dépenses et cherché à optimiser l'utilisation de notre cash", a expliqué le directeur financier Laurent Trevisani à l'AFP.

La SNCF a toutefois dû alourdir à nouveau sa dette, que l'État venait d'alléger de 25 milliards au 1er janvier. Celle-ci s'élevait à 38,1 milliards au 31 décembre.

Cette année, nous avons démontré la capacité de résilience du Groupe SNCF et conforté ainsi la pertinence de notre stratégie de diversification. L'engagement fort de toutes nos équipes a été déterminant pour adapter nos offres en continu à la stratégie sanitaire du gouvernement et répondre aux besoins de mobilité essentiels. Nous ne nous sommes pas contentés de gérer la crise. Nous nous sommes également mobilisés pour préparer l’avenir en accélérant l’adaptation industrielle et commerciale", commente Jean-Pierre Farandou, Président Directeur Général du Groupe SNCF.

Pas de reprise avant cet automne

La direction table désormais sur une "reprise d'activité progressive (...) à partir de l'automne, avec un plein effet en 2022".

Le plan de soutien décidé par l’État va permettre de régénérer le réseau et de renforcer le ferroviaire. Nous prouverons notre capacité à proposer des solutions sur-mesure et compétitives à chaque mise en concurrence d’activités ferroviaires de voyageurs en France", souligne Jean-Pierre Farandou.

"Malgré une année 2020 perturbée et alors que 2021 s'annonce également comme un exercice compliqué, l'ambition de SNCF reste intacte: devenir d'ici 2030 un champion mondial de la mobilité durable des voyageurs et des marchandises, avec un cœur de métier ferroviaire et un pays de référence - la France", souligne le groupe.

La SNCF veut surtout miser sur les volumes, aussi bien sur le fret que pour son offre voyageurs.

Olivier Chicheportiche avec AFP Journaliste BFM Business