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Economie

Samsung annonce une baisse de 37,7% de son bénéfice net au troisième trimestre

Il s'est établi 4,3 milliards de dollars, contre 6,7 milliards de dollars sur la même période en 2022 malgré la sortie de nouveaux téléphones. Le géant sud-coréen reste confiant pour la suite.

Le géant sud-coréen de la tech Samsung Electronics a annoncé mardi un recul de 37,7% de son bénéfice net au troisième trimestre par rapport à la même période l'année précédente, malgré la sortie de nouveaux téléphones qui ont stimulé ses ventes. Le bénéfice net de l'entreprise s'est ainsi établi de juillet à septembre à 4,3 milliards de dollars, contre 6,7 milliards de dollars sur la même période en 2022. Il a toutefois plus que triplé par rapport au deuxième trimestre 2023.

Samsung Electronics a également fait état d'un bénéfice opérationnel au troisième trimestre de "2.400 milliards de wons (1,7 milliard de dollars) sur la base de ventes importantes de modèles phares dans le domaine de la téléphonie mobile et d'une forte de demande d'écrans". Cela représente une chute de 77,57% en rythme annuel. Le groupe avait déclaré début octobre attendre une baisse de 77,9% de son bénéfice opérationnel en raison de la faible demande mondiale de semi-conducteurs.

Bien qu'en fort recul par rapport à 2022, ce chiffre se situe bien au-dessus du résultat opérationnel du premier trimestre (640 milliards de wons, le plus faible depuis 2009) et du deuxième trimestre (670 milliards de wons). Son chiffre d'affaires s'est élevé à 50 milliards de dollars sur la période, contre 57 milliards de dollars l'an dernier, soit une baisse de 12%.

IA et expériences hyperconnectées

Samsung Electronics est le plus important fabricant de smartphones du monde et la filiale phare du groupe Samsung, de loin le plus grand des empires familiaux qui dominent l'économie sud-coréenne. L'entreprise a expliqué que "les bénéfices des semi-conducteurs de système ont été affectés par un retard dans la reprise de la demande pour les principales applications".

Le revenu de sa branche réseau professionnel a lui "décliné sur les principaux marchés étrangers, les opérateurs mobiles ayant réduit leurs investissements". Le géant sud-coréen espère toutefois de meilleures conditions dans le secteur des puces en 2024, même si les "incertitudes macroéconomiques devraient persister".

"La demande de serveurs pour l'intelligence artificielle générative, les produits de haute densité et haut de gamme est restée forte" comparée à celle pour les serveurs conventionnels, a affirmé le groupe. Il prévoit "d'étendre son offre en matière d'IA, de permettre des expériences hyperconnectées personnalisées via SmartThings et de sécuriser les technologies dans de nouveaux domaines".

"Réduction des pertes"

Liz Lee, directrice associée du cabinet le cabinet d'études Counterpoint, a estimé que ces résultats sont "meilleurs que prévu". Ils s'expliquent, selon elle, par "la réduction des pertes liées aux puces et aux solides performances des secteurs appareils mobiles et écrans". "Les pertes subies par les semi-conducteurs ont été compensées par les branches MX (Mobile experience) et SDC (développement) grâce au lancement des nouveaux smartphones Samsung et du client de la SDC, Apple", a-t-elle expliqué.

Cependant, "Samsung n'a pas pu éviter le choc de la baisse prolongée des prix des puces mémoire. La situation ne s'est pas complètement rétablie dans l'industrie des puces, touchée par l'affaiblissement de la demande des consommateurs pour les gadgets technologiques dans un contexte d'inflation galopante et de hausse des taux d'intérêt".

Les fabricants sud-coréens de processeurs - Samsung en premier lieu - avaient enregistré des bénéfices records ces dernières années grâce à la hausse des prix et au boom de la demande pour les ordinateurs et les smartphones pendant la pandémie de Covid-19. Mais la tendance s'est inversée au sortir de la crise et en raison du ralentissement économique mondial.

"Cycles de remplacement"

Samsung note cependant qu'il est probable que la demande reparte à la hausse en 2024, soutenue par des "cycles de remplacement de produits vendus lors de la phase initiale de la pandémie", notamment des smartphones et des ordinateurs. En avril, Samsung avait annoncé une réduction significative de sa production de puces mémoire, suivant ainsi l'exemple de ses rivaux SK Hynix et Micron.

Les résultats de mardi tombent quelques semaines après que Washington a autorisé Samsung et SK Hynix, deuxième fabricant mondial de semi-conducteurs, à exporter vers les usines sud-coréennes en Chine des semi-conducteurs et composants technologiques américains. L'administration américaine avait imposé l'an dernier des restrictions aux exportations vers la Chine de ces produits américains, les jugeant cruciales pour préserver sa sécurité nationale.

T.L avec AFP