BFM Business
Economie

Ryanair: le principal syndicat dénonce un "chantage" emploi contre baisse des salaires

Ryanair

Ryanair - Andreas Solaro / AFP

La direction de Ryanair a prévenu ses salariés qu'il y aurait 27 licenciements s'ils n'acceptaient pas 10% de baisse de salaire. Le syndicat majoritaire SNPNC-FO dénonce un chantage.

Le SNPNC-FO, syndicat majoritaire chez Ryanair en France, a dénoncé lundi "un chantage au licenciement" exercé par la compagnie irlandaise à bas coûts sur son personnel dans l'Hexagone pour obtenir des baisses des salaires, en utilisant le "prétexte" du coronavirus.

Dans un mail envoyé le 15 mai aux élus du personnel navigant commercial (PNC, hôtesses et stewards), la direction menace de "licencier 27 personnes" si le SNPNC-FO "ne s'engage pas rapidement à accepter des baisses de salaires", a indiqué à l'AFP Stéphane Salmon du SNPNC-FO, confirmant des informations de RTL.

La compagnie "se sert de la crise du Covid-19 comme prétexte pour pouvoir baisser les salaires, déjà les plus bas du secteur", alors que c'est une entreprise "très rentable", a-t-il protesté.

D'après ce mail, que l'AFP a pu consulter, la direction de Malta Air (groupe Ryanair), qui opère pour la compagnie irlandaise en France, veut diminuer de 10% la rémunération de ses quelque 180 PNC, pendant cinq ans, jusqu'au 30 juin 2025. 

Réduction de travail pour les personnes au Smic

Pour les hôtesses et stewards payés au Smic, comme "il n'est pas possible de baisser leurs salaires", la compagnie entend réduire leur temps de travail à 80%, a précisé M. Salmon.

"Pour l'instant, on attend que la direction revienne vers nous. Ils ne peuvent pas imposer ça unilatéralement. La France n'est pas le far-west", a souligné Damien Mourgues, délégué syndical SNPNC-FO et membre du comité social et économique (CSE) de la compagnie.

Selon RTL, la direction veut aussi baisser la rémunération des pilotes (une diminution "de 20%"), faute de quoi elle licencierait "23 pilotes sur les 81 que compte la compagnie sur ses trois bases françaises" (Bordeaux, Toulouse et Marseille).

Le SNPL, l'organisation syndicale des pilotes, "a décidé de coopérer à la mise en place d'un accord de performance collective" contre "un engagement de Ryanair de ne procéder à aucun licenciement de pilote", ajoute RTL.

Sollicités par l'AFP, ni le SNPL, ni la direction de la compagnie n'avaient réagi lundi.

Le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, a dénoncé au micro de RTL le "comportement de prédateur", "ni légal, ni acceptable" de cette compagnie, qui n'a pas organisé "ne serait-ce qu'une réunion du comité social et économique régulière".

Cette entreprise "ne respecte pas les procédures prévues par le code du travail", a confirmé auprès de l'AFP Me Fiodor Rilov, avocat du SNPNC-FO et du CSE de la compagnie.

F.B. avec AFP