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Retraites: déficit "maîtrisé" de 4,8 milliards d'euros en 2020 pour l'Agirc-Arrco

En 2014, les caisses de l'Agirc (cadres) et de l'Arrco (tous les salariés du privé) ont vu leurs déficits cumulés se creuser à plus de 3 milliards d'euros.

En 2014, les caisses de l'Agirc (cadres) et de l'Arrco (tous les salariés du privé) ont vu leurs déficits cumulés se creuser à plus de 3 milliards d'euros. - Philippe Hughen-AFP

Le régime de retraite complémentaire des cadres et des salariés du privé estime avoir limité la casse l'an passé.

Le régime de retraite complémentaire des cadres et des salariés du privé Agirc-Arrco a annoncé mardi un déficit de 4,8 milliards d'euros pour l'année 2020, un résultat encore provisoire mais "maîtrisé" selon son président Didier Weckner.

Revenu dans le vert en 2019 après dix années de pertes, l'Agirc-Arrco a replongé l'an dernier à cause du Covid-19 et surtout du chômage partiel qui l'a privé de 4 milliards d'euros de cotisations, a précisé Brigitte Pisa, vice-présidente (CFDT) de ce régime géré par les syndicats et le patronat.

Les recettes ont ainsi baissé de 4,7%, à 79,4 milliards, tandis que les dépenses ont "progressé comme attendu" de 2,8%, à 85,4 milliards, aboutissant à un déficit "technique" de 6 milliards, a détaillé la directrice financière Gaëlle Piadé.

Pas de prévisions pour 2021

L'utilisation des réserves a permis de limiter la casse à 4,8 milliards, grâce aux plus-values encaissées sur des ventes d'actifs, mais cette ponction a été en partie "compensée par la performance des marchés financiers": le trésor de guerre de l'Agirc-Arrco était encore de 61,6 milliards d'euros fin décembre, soit "près de neuf mois d'avance" par rapport aux dépenses, a-t-elle ajouté.

"Malgré une crise historique, le déficit est maîtrisé", a affirmé M. Weckner (Medef), soulignant "la solidité du système que les partenaires sociaux ont construit".

Aucun responsable ne s'est cependant risqué à faire de prévision pour 2021. "Ca dépend de la capacité de rebond de l'économie française", a esquivé le directeur général du régime François-Xavier Selleret, tablant sur un moindre coût du chômage partiel - "une partie va se résorber rapidement".

Au-delà, aucune échéance n'est évoquée pour le retour à l'équilibre, ce qui obligerait à continuer de puiser dans les réserves, compromettant l'objectif de toujours garder en caisse 6 mois d'avance à un horizon de 15 ans.

De nouvelles mesures d'économies ne sont pas pour autant à l'ordre du jour. "On n'est pas dans l'urgence", a estimé M. Weckner, soutenu par Mme Pisa pour qui "ce serait une erreur de gérer à court terme les conséquences de cette crise" alors qu'"on a un matelas de sécurité".

OC avec AFP