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Les industriels se rebiffent contre le « plastic bashing »

[CONTENU PARTENAIRE] Alors que le plastique pâtit d’une mauvaise réputation depuis quelques années, Anthony Cleard, PDG du groupe Plast’Finances entend tordre le cou aux idées reçues et valoriser une filière qui investit dans la recherche et l'innovation.

Plast’Finances est une PME spécialisée dans les emballages plastiques. Quelles sont vos principales activités ?

Notre entreprise est experte dans la fabrication de contenants et de bouchages plastiques, principalement pour des produits de détergence, d’hygiène-santé et de désinfection hospitalière. Créée en 1997, dans l’Ain à Villereversure, CAPS (première entreprise créée) connaît depuis une croissance constante et compte aujourd’hui, 50 salariés. Pour répondre aux demandes de nos clients et proposer des démarches commerciales très ciblées, il a fallu scinder les activités. Nous avons donc créé 4 filiales :

-CAPS,

-FOODLINE, dédiée aux emballages à destination de l’alimentaire et l’agroalimentaire,

-COSLINE, consacrée aux produits de beauté, de santé et aux cosmétiques de luxe,

-CPMO, pour la fabrication de bouchons et de pièces techniques. Ainsi que la conception, le développement et la fabrication de moules et outillages.

Ces filiales sont regroupées au sein de la holding Plast’Finances. Grâce à notre activité de recherche et de développement, ciblée sur chaque problématique, nous sommes aujourd’hui en mesure de répondre à toutes les demandes des marchés de l'hygiène, la santé, la détergence, le cosmétique et l'alimentaire.

Face aux impératifs écologiques de plus en plus pressants, votre marché souffre-t-il d’une mauvaise image ?

En effet, le plastique est victime de « plastic-bashing ». Il est régulièrement associé à la pollution. Or, ce sont les individus qui polluent, en jetant les emballages plastiques de façon anarchique et en n’ayant pas les bons gestes de tri. Il faut réellement éduquer sur ces questions et rappeler que cette matière a permis de sauver de nombreuses ressources depuis les années 1960. Si les industriels n'utilisaient que l'acier, le verre, l'aluminium, le carton, le bois ou le cuivre, toutes les ressources de la planète seraient déjà asséchées. Le plastique permet aussi de mieux conserver les aliments et donc de limiter le gaspillage. Sans oublier, qu’il est recyclable à l’infini. Enfin, les constructeurs automobiles ont pu alléger le poids des véhicules. Je ne crois pas du tout à la solution du « sans plastique », je pense au contraire qu'il faut un mix de plusieurs solutions.

Comment votre entreprise s’adapte-t-elle à ces nouveaux impératifs ?

Depuis toujours, nous travaillons en éco conception. Pour cela, notre groupe investit près de 20% de son chiffre d'affaires, chaque année, dans la recherche et le développement. Nous anticipons les demandes de nos clients pour créer de nouveaux produits. Depuis les années 2000, Plast’Finances travaille sur la réduction du poids des emballages. Nous sommes ainsi parvenus à diminuer celui de certains flacons de 10% à 30%, pour le même usage. Ce qui rend notre processus de fabrication moins énergivore et permet de transporter des emballages plus légers. Notre industrie a également fait de gros efforts pour réduire l'impact environnemental. Nos lignes de fabrication se sont modernisées et consomment trois fois moins d’énergie qu'il y a 20 ans.

Qu'en est-il des produits recyclés ?

Nous fabriquons des emballages recyclés, recyclables et issus de l’économie circulaire, c’est-à-dire avec des plastiques régénérés que l’on réincorpore. Par exemple, les bouteilles d’eau minérale en PET (polyéthylène téréphtalate) peuvent aujourd’hui être recyclées à 100%. Cela permet de réutiliser le plastique, en utilisant peu d’énergie. Le problème est qu’il existe peu de filiales de recyclage du plastique en France. Nous sommes donc parfois obligés d’importer du plastique recyclé, en provenance d'Europe par exemple, ce qui n’a pas de sens d’un point de vue écologique. C’est pour cela que nous privilégions une économie circulaire et locale.

Avec quatre filiales, Plast'Finances couvre un large champ de compétences. Quels sont les avantages ?

Le fait d'avoir plusieurs métiers nous permet en effet de réutiliser la plupart de nos déchets plastiques en interne. Par exemple, les rebuts de la filiale cosmétique peuvent être réintégrés dans la détergence. D'autres déchets sont retraités en local, afin d'être réincorporés dans nos produits. Nous essayons également de privilégier la mono matière dans la conception de nos emballages, c'est-à-dire de n'utiliser qu'un seul plastique, notamment le polyéthylène. Cela permet d'éviter de trier le bouchon et le flacon au moment du recyclage. Certains clients souhaitent des emballages réutilisables. Nous travaillons par exemple sur un projet de flacon réutilisable, dans lequel il faut mettre une pastille compressée et ajouter de l'eau pour obtenir du shampoing. Le consommateur garde son flacon et ne doit acheter que les pastilles.

Quelles ont été les conséquences de la pandémie de Covid sur votre marché ?

Depuis la reprise de l'activité ces derniers mois, notamment en Asie, les prix du plastique ont augmenté. La principale difficulté reste cependant le manque de production de matières plastiques en Europe. Les politiques n’encouragent pas les investissements notamment dans la fabrication des polymères. Nous sommes donc tributaires des marchés asiatiques, sud-américains et du Moyen-Orient. Je pense que l'un des enjeux pour les années à venir est la relocalisation de certaines productions de polymères en France et en Europe.

Concernant les ressources humaines, quels sont les défis de votre entreprise ?

Notre activité est en croissance constante. Notre site historique est en cours d’agrandissement et une nouvelle usine sera opérationnelle au printemps 2022. Pour autant, nous avons du mal à recruter des collaborateurs. Cela concerne tous les métiers de la plasturgie, notamment la fabrication de contenants. Il existe peu d'écoles, peu de candidats, donc nous proposons des formations en interne. Les jeunes se détournent de l'industrie, or aujourd'hui il y a de nombreux postes à pourvoir.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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