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Le PDG de Biolabo trace un avenir connecté dans le diagnostic médical

[CONTENU PARTENAIRE] Constitué de trois filiales, Biolabo Group a su se créer une place de choix dans le secteur de la santé en développant, fabriquant, et commercialisant réactifs, analyseurs, et anticorps. Les explications de son PDG, Jean-François Charpentier.

Votre secteur est dominé par de grandes sociétés internationales. Comment une PME comme Biolabo fait-elle pour exister ?

Biolabo réalise son chiffre d’affaires sur les marchés du grand export. C’est comme cela, qu’en trente ans, nous avons pu créer notre place face aux multinationales dont l’activité était historiquement d’abord concentrée sur la triade Europe-Etats-Unis-Japon. Pour notre part, nous avons choisi d’aller sur des secteurs export qui, à l’époque, avaient été délaissés par ces grands groupes. Aujourd’hui, l’export représente 97 % de notre C.A.

La santé est un secteur très fortement réglementé. La nouvelle réglementation européenne IVDR qui concerne les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro vous inquiète. Pourquoi ?

L’année 2024 doit signer le démarrage d’une grande réflexion que doivent mener sur le sujet l’ensemble des parties prenantes. De notre côté, nous avons déjà pris langue avec d’autres entreprises qui partagent avec nous la même taille et le même business model. Nous avons commencé un fructueux échange de points de vue, par exemple sur la question d’un moratoire ou d’éventuelles modifications à apporter à cette réglementation dans les prochaines années. Ce rapprochement est assez rare dans la profession. Il s’agit donc d’un point positif. Sur le fond du problème : une nouvelle réglementation sous-entend que, jusqu’ici, notre production n’était pas conforme aux besoins du diagnostic médical, ce que nous contestons fortement. Cela fait des années que nous sommes engagés dans la santé publique, que nous sommes certifiés et que nos produits sont conformes aux normes européennes. Ces derniers ont toujours rendu les services pour lesquels ils ont été conçus. D’autre part, toute PME de moins de 100 salariés va devoir mobiliser l’ensemble de ses ressources sur les dossiers réglementaires de produits qui sont conçus et bien conçus depuis plus de 20 ans au détriment des dossiers d’innovation. De fait, la nouvelle réglementation va entraîner une paralysie des process d’innovation d’entreprises de notre catégorie. Malheureusement, ce sont aussi les patients qui en subiront, à terme, les conséquences.

Dans le même temps, l’activité se poursuit. Vous investissez fortement dans votre filiale italienne pour le développement d’analyseurs biologiques connectés. C’est un axe stratégique pour votre entreprise ?

C’est exact.Nos concurrents internationaux ont montré la route à prendre en commercialisant des ensembles captifs. Il s’agit d’analyseurs qui reconnaissent le dispositif utilisé et permettent de travailler en toute sécurité. Cela convient très bien à un segment de marché. En ce qui nous concerne, notre souhait est de produire des analyseurs qui n’identifieront pas le dispositif utilisé.Quand on travaille avec un analyseur Biolabo au Rwanda ou dans le désert algérien, on ne peut être sûr de disposer du produit consommable de notre entreprise.Or, nous ne voulons pas paralyser le système de santé en fournissant des analyseurs captifs. D’où l’idée de proposer des analyseurs connectés. De cette manière, l’acquisition des données et l’échange avec l’utilisateur sont profitables à tous et débouchent sur un nouveau business model. A cet effet, nous sommes actifs au sein de l’accélérateur franco-italien de Bpifrance. Nous sommes en train de constituer un réseau de clusters composé d’entités des deux nationalités afin d’acquérir les technologies dont nous avions besoin.

Vous êtes vous-même autodidacte et venez de remporter la Victoire des Autodidactes des Hauts-de-France, c’est un référentiel Harvard Business School. Votre parcours est atypique. Comment cela se reflète-t-il dans la philosophie de votre entreprise ?

Je parlerai en premier lieu de l’importance que j’accorde à une bonne marque employeur. Le fait qu’un autodidacte se trouve à la tête d’une entreprise d’un secteur très pointu montre qu’il y a toujours de la place pour les talents aux parcours atypiques. De plus, cela véhicule des valeurs internes très fortes. Aujourd’hui, 85 % de nos collaborateurs recommanderaient de travailler chez nous.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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