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Réforme des retraites: l'Assemblée nationale vote la fin des régimes spéciaux

L'article 7 du projet de réforme des retraites, qui a fait l'objet à lui seul de quelque 800 amendements, prévoit d'intégrer les régimes spéciaux (SNCF, RATP, Opéra de Paris...) dans le système "universel" de retraite par points.

L'article 7 du projet de réforme des retraites, qui a fait l'objet à lui seul de quelque 800 amendements, prévoit d'intégrer les régimes spéciaux (SNCF, RATP, Opéra de Paris...) dans le système "universel" de retraite par points. - Ludovic Marin-AFP

L'Assemblée nationale a voté ce samedi matin un article prévoyant l'application de la réforme des retraites et du futur système universel à points, aux régimes spéciaux (SNCF, RATP, Opéra de Paris...).

L'article 7 du projet de réforme prévoyant d'intégrer les régimes spéciaux (SNCF, RATP, Opéra de Paris...) dans le système "universel" de retraite par points, a été voté ce samedi matin par l'Assemblée nationale, alors qu'il a fait l'objet à lui seul de quelque 800 amendements.

L'Assemblée avait démarré hier vendredi 28 février la délicate discussion sur l'intégration des régimes spéciaux au système "universel" de retraites, rejetée par la gauche, qui y voit un nivellement vers le bas, critiquée par LR dans ses modalités, et défendue par la majorité au nom de "l'équité".

"Le régime des marins" sera encadré par ordonnance

Les différents orateurs ont regretté ce samedi que le gouvernement ait recours à une ordonnance pour encadrer le régime spécial des marins, le député (LR) Eric Woerth résumant: "Trop d'ordonnances tue les ordonnances", procédé par lequel le gouvernement peut légiférer sans vote explicite du Parlement.

Au douzième jour consécutif des débats, lors de l'ouverture des débats sur cet article, hier vendredi, le secrétaire d'État Laurent Pietraszewski avait défendu un "article important parce qu'il renvoie au besoin d'équité qu'il y a dans notre pays", tout en assurant que certaines "spécificités" doivent être reconnues "par des éléments objectifs comparables".

Le co-rapporteur Nicolas Turquois (MoDem) avait, de son côté, souligné de son côté que l'extinction des régimes spéciaux était "un engagement de campagne" d'Emmanuel Macron, certains élus de la majorité notant que leur existence "est de nature à provoquer une jalousie entre les Français"et qu'"on ne peut pas fonder le monde de demain sur les contraintes d'hier".

Il avait aussi plaidé que l'intégration dans le régime universel n'est "pas la négation de l'histoire", estimant que "ça a du sens que tous ces métiers se retrouvent" dans le système "universel".

"La lenteur du processus de transition" pour le chef de fil des députés LR

Les trois groupes de gauche -PS, PCF et LFI- ont fustigé une réforme "pour niveler tout le monde vers le bas", affirmant notamment qu'abandonner les régimes spéciaux "sans avoir une grille de pénibilité claire" est "un leurre".

"Nous sommes pour la sortie et la suppression des régimes spéciaux", a affirmé de son côté le chef de file des députés LR Damien Abad. Mais il a fait aussitôt "deux reproches" à la réforme: la lenteur du processus de transition et l'absence d'éléments sur le coût pour les finances publiques, y voyant au final l'invention d'une "transition spéciale", "coûteuse et de longue durée".

F.B avec AFP