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Economie

Reconfinement: la grogne des petits commerçants contraints à la fermeture

De nombreux commerces de proximité dénoncent l'"inégalité" de traitement face à la grande distribution et à la vente en ligne.

Moins de six mois après le déconfinement, les Français doivent de nouveau se cloitrer chez eux depuis vendredi. Mais une partie de la population, et notamment les petits commerçants, soutenus par des maires, s'affiche moins encline à se plier aux règles.

Tous les restaurants, bars et commerces jugés "non essentiels" doivent donc garder le rideau baissé. Même si certains font de la résistance. Ainsi, des maires de villes petites et moyennes (Perpignan, Brive, Beaune, Valence, Chalon-sur-Saône, Colmar etc.) ont pris des arrêtés autorisant l'ouverture des commerces non alimentaires sur leur commune, dénonçant l'"inégalité" de traitement face à la grande distribution et à la vente en ligne. Plusieurs préfectures ont demandé le retrait de ces arrêtés.

"Je veux juste qu'on me laisse travailler"

Au marché populaire du Vieux Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, les allées sont pleines, les clients ne semblent pas préoccupés par le confinement et profitent du soleil. Moustapha Rabi, brade ses roses à 50 centimes et ses oliviers à 15 euros. Il a obtenu une autorisation exceptionnelle pour liquider son stock de marchandise. "C'est dur en ce moment, je vais devoir jeter beaucoup de produits", se désole le fleuriste de 52 ans.

Pour Anas Ansour, boucher, "on s'habitue au confinement saison 2, on n'a pas le choix". Mais "je veux juste qu'on me laisse travailler, j'en veux pas des 1500 euros de l'Etat", martèle-t-il. "Les petits commerçants ne veulent pas de l'aide de l'Etat, on s'est toujours débrouillés seuls, il faut nous laisser travailler".

Le commerce de proximité "en danger de mort"

Du côté des instances professionnelles, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) assure que "le commerce de proximité, déjà fragilisé par le commerce en ligne, est aujourd'hui en danger de mort".

Les appels se multiplient pour la réouverture des librairies. Des éditeurs (Antoine Gallimard, Odile Jacob etc.), auteurs (Enki Bilal, Patrick Modiano etc.) et libraires ont signé une tribune parue dans le Monde ce samedi, demandant l'ouverture de ces commerces, des "lieu(x) sûrs)" grâce au protocole sanitaire mis en place ces derniers mois.

"Je me bats tous les jours pour apporter des solutions concrètes aux commerçants", a répondu samedi dans Le Parisien le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Cy.C avec AFP