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Publicités pour les produits polluants: "interdire n'est pas la solution", estime l'Union des Marques

Dans le Grand Journal de l'Eco, Franck Gervais, président de cette association qui regroupe les 250 plus gros annonceurs français, estime que ce projet est "réducteur".

La perspective d'une interdiction des publicités pour certains produits polluants provoque la colère du monde de la publicité, des médias et des annonceurs.

L'Union des marques qui regroupe les 250 plus gros annonceurs français a ainsi publié une tribune pointant les conséquences d'une telle interdiction et le manque d'étude d'impact. Son président, Franck Gervais, le répète sur le plateau du Grand journal de l'éco: "Ce n'est pas la solution".

Rappelons que le gouvernement a retenu la proposition de régulation de la publicité pour les produits polluants issue de la convention citoyenne. Si le projet de texte, jugé très coercitif, du député EDS Matthieu Orphelin a été rejeté en Commission à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili, la ministre de Transition écologique prépare également un texte de loi visant à encadrer, les spots de publicités pour des produits jugés nuisibles pour l'environnement ou la santé.

Bruno Le Maire pas favorable à cette interdiction

Ce texte prône une régulation des publicités, mais des interdictions pures et simples ne sont pas à exclure, elles concerneraient les secteurs dont l'impact environnemental est déjà précisément mesuré: c'est le cas de l'automobile par exemple (émissions de CO2).

Pour Franck Gervais, il faut au contraire "profiter de ce bras armé qu'est la publicité mais ne pas l'interdire car c'est réducteur", poursuit-il. Et d'enfoncer le clou, "je trouve choquant qu'on interdise en effet la publicité car il faut qu'on accompagne des industriels vers une transition et ça prend un peu de temps de changer des outils de production (...) et donc il faut monterer au consommateur vers quoi on veut aller mais c'est pas en interdisnt certains produits ou certains secteurs qu'on va y arriver."

L'impact économique est évidemment un argument de poids pour convaincre le gouvernement. Franck Gervais rappelle que le secteur de la communication est "le premier pourvoyeur de PIB", qu'il représente "750.000 emplois" et qu'il va déjà perdre "20% au bas mot en investissements médias" cette année à cause de la crise du covid.

Et de compter sur le soutien de Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, pas vraiment favorable à cette interdiction. "Vous avez le choix entre interdire et informer, comme je crois à l'intelligence des Français, je pense qu'il vaut mieux informer le consommateur", a dit le locataire de Bercy.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business