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Le Private Equity, un placement qui respire l’esprit d’entreprise

Résumé de l'émission 24 avril 2024 "Inside Private Equity"

Résumé de l'émission 24 avril 2024 "Inside Private Equity" - Altaroc

Réaliser un placement de Private Equity, reviendrait à faire un chèque et attendre la plus-value ? Certainement pas ! Mécanisme d’investissement, rencontres avec les parties prenantes et exemple de success story, ce premier rendez-vous « lnside Private Equity », donne les premières clefs de compréhension du capital-investissement. Résumé.

Private equity : mode d’emploi

Premier invité à inaugurer l'émission, Frédéric Stolar, Managing Partner d’Altaroc explique que le Private Equity, à savoir la prise de participation au capital d’entreprises non cotées, consiste à « aider des sociétés [les sociétés ciblées] à se développer, en leur apportant des capitaux, du savoir-faire, et une expertise opérationnelle et stratégique ». Cette première approche en dit déjà beaucoup sur l’ADN du Private Equity, qui est « beaucoup plus qu’un apport de capital ».

Ce type d’investissement se structure en plusieurs segments, en fonction du cycle de vie de l’entreprise financée. L’émission fait la part belle à deux d’entre eux :

  1. le Growth Capital, ou capital-développement, qui correspond à la prise de participation minoritaire dans une entreprise rentable, ou proche de l’équilibre, et qui croit fortement ;
  2. le LBO (Leverage Buy-Out), ou capital-transmission, qui consiste à prendre une participation majoritaire dans une entreprise mature et rentable. Classiquement, le recours à la dette pour accompagner le développement de l’entreprise est utilisé à ce stade.

Historiquement, les fonds de Private Equity ne s’adressaient qu’aux investisseurs institutionnels, mais des acteurs comme Altaroc donnent aujourd’hui la possibilité à des clients privés d’accéder à ces fonds, avec un ticket d’entrée de 100 000 euros. Si la part du retail reste ultra-minoritaire, elle est en pleine croissance.

Avec comme perspective pour ces investisseurs, de la performance (entre 10 et 12% par an sur les 20 dernières années) et une source de diversification. Cette surperformance s’explique par l’accompagnement du fond dans le temps long, l’alignement des intérêts et la culture de la réussite de l’entreprise. Mais elle a un coût, celui du « temps de l’économie réelle », à savoir un manque de liquidité. Car c’est bien l’un des fondamentaux du Private Equity : s’inscrire dans le temps. Schématiquement il faut 5 ans pour investir, 7 ans pour récupérer le capital et 10 ans pour dégager la plus-value. Dans ce sens, le Private Equity ne s’adresse pas à tous les profils d’investisseurs.

En un mot, faire un placement de Private Equity, c’est participer pleinement à l’économie réelle. Le fonds de Private Equity « fait un deal avec le manager sur le temps long » quand il rentre au capital d’une entreprise non cotée. Ce temps, « c’est le temps des business plans ». Le but final pour l’investisseur étant d’accompagner l’entreprise et à terme de céder le capital, à un industriel, un autre fonds, ou à l’occasion d’une IPO.

La success story : Nfinite

Pépite bordelaise régulièrement citée comme une licorne potentielle, la société conçoit et fabrique des visuels à partir d’une modélisation 3D, à destination des commerçants en ligne, pour améliorer l’expérience produits, le trafic et les ventes, in fine.

« Une des erreurs que pourrait faire un entrepreneur serait de choisir un fonds de Private Equity juste pour le chèque », alerte Alexandre de Vigan, le fondateur, qui dit avoir « voulu choisir les meilleurs investisseurs, pas forcément le ticket le plus important ». Alexandre a eu l’opportunité de choisir le fonds, en l’occurrence Insight Partners, après un « jeu de séduction mutuel ». Leur apport ? : « une expérience significative des projets qui peuvent marcher ou pas, et une aide très précieuse pour prendre des décisions ».

Au cœur des fonds par Aleksandra Putra de Rede Partners

Son œil d’experte évalue le rapport de force entre différents investisseurs, pour lesquels actuellement il est parfois difficile d’avoir une place autour de la table des sociétés les plus prometteuses…

Les fonds du premier quartile (les plus demandés, les plus performants) commencent à s’ouvrir au « retail », pour une clientèle exigeante, en recherche de diversification et performance, pour peu qu’elle soit prête à inscrire son apport dans le temps long.

D’après le baromètre d’activité du Private Equity publié par Rede Partners, le segment a subi un « creux » au second semestre 2022 en raison de l’environnement de taux et de l’invasion russe en Ukraine, avant un franc redémarrage, dont la dynamique se poursuit.

Enfin côté secteurs, la santé et la tech continuent de tirer leur épingle du jeu.

Les tendances structurelles du Private Equity selon Louis Flamand, Chief Investment Officer d’Altaroc

Le contexte de taux élevés a eu un impact sur le capital investissement. Par analogie avec l’immobilier, cela explique la baisse du nombre et du volume de transactions en 2022 et 2023, par le durcissement des conditions d’accès à l’emprunt. Or le recours à la dette est courant en Private Equity. L’activité repart mécaniquement avec la baisse de l’inflation et l’atterrissage en douceur des économies. « Attention au risque géopolitique, qui reste élevé, la situation au Moyen Orient pouvant contrarier cette reprise », nuance Louis Flamand.

Au-delà de l’impact sur le nombre de financements et leurs montants, la question de l’impact de la hausse des taux sur la performance des investissements en Private Equity se pose. Louis Flamand le juge « négatif en particulier dans les entreprises non profitables en forte croissance dans la tech ». Mais pour les investissements réalisés actuellement, l’impact est « neutre dans le sens où la baisse des multiples de valorisation compense l’augmentation du coût de la dette, et positif dans le sens où si la baisse des taux s’enclenche et se poursuit, l’opportunité de refinancement de la dette LBO va se faire jour, avec un effet supplémentaire, la baisse des taux d’intérêt entraînant mécaniquement une hausse des multiples d’EBITDA…».

Ils font vivre le Private Equity

Qu’ils soient investisseurs, conseils, banquiers, entrepreneurs, fiscalistes ou comptables, les acteurs du Private Equity ont un impact puissant sur l’économie réelle, la croissance et l’innovation. Comme Edouard Debost, banquier d’affaires, DG de Moelis & Company, qui dévoile les coulisses du Private Equity. Sa vocation ? Accompagner le fonds de Private Equity à toutes les étapes du développement des entreprises financées :

  1. En amont tout d’abord en ciblant les opportunités d’investissement ;
  2. Pendant l’acquisition ensuite : le banquier d’affaires est le « chef d’orchestre » qui coordonne les partitions des différents acteurs (comptables, juristes, fiscalistes, conseils en stratégie), tout en livrant des recommandations sur la valorisation ;
  3. Une fois l’acquisition effectuée, il assure la veille concurrentielle et l’intelligence économique, identifie les acquisitions potentielles par croissance externe, et joue de façon générale son rôle de partenaire ;
  4. A la vente enfin, il épaule le fonds pour trouver le meilleur acquéreur au meilleur prix.

En un mot

Investir en Private Equity, c’est dans un sens épouser la philosophie d’un créateur d’entreprise, en l'accompagnant, en créant avec lui de la valeur dans le temps long, dans l’économie réelle.

Ce contenu a été réalisé en partenariat avec Altaroc. La rédaction de BFM Business n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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