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Pour recruter des cadres, les entreprises augmentent les salaires mais restent frileuses sur le télétravail

Selon l'étude 2023 de l'Apec, 62% des entreprises ont revu à la hausse la rémunération envisagée pour recruter des cadres, soit 7 points de plus en un an.

Les difficultés de recrutement se sont accrues l'année dernière. Et particulèrement pour les cadres. Selon l'étude annuelle de l'Apec* (Association pour l'emploi des cadres) sur l'emploi des cadres, 64% des entreprises ayant recruté au moins un cadre en 2022 ont rencontré des difficultés de recrutement alors qu'elles n'étaient "que" 50% dans ce cas un an plus tôt.

Pas assez de candidatures (pour 76% des entreprises), décalage entre candidatures et besoins réels (62%) sont les principaux élements d'explication avancés par les entreprises.

Résultat, le délai moyen de recrutement a de nouveau augmenté l'année dernière, atteignant 12 semaines (contre 11 semaines en 2021). Une hausse là encore plus prononcée dans les ETI et grandes entreprises et qui concerne particulièrement les secteurs de la construction et de l’ingénierie R&D.

Et pourtant les entreprises disent faire des efforts pour leur attractivité. Ainsi 91% d'entre elles ont assoupli leurs critères de sélection, au premier rang desquels la rémunération.

Meilleurs salaires et avantages

Plus de six entreprises interrogées sur 10 (62%) ont ainsi revu à la hausse la rémunération envisagée dans un premier temps pour leurs nouvelles recrues de cadres. En 2021, elles n'étaient que 55% à jouer sur ce levier.

Par ailleurs, près de huit entreprises sur dix ont consenti des ajustements portant sur le profil du candidat finalement retenu (81% contre 74 % en 2021), privilégiant le plus souvent des cadres ayant moins de compétences techniques ou moins d’expérience (50%, +1 point).

Des rémunérations plus importantes mais aussi de meilleures conditions de travail. 49% des PME et 30% des grandes entreprises sont ainsi prêtes à accorder des avantages supplémentaires comme une voiture de fonction ou un forfait téléphonique. Idem pour le temps partiel. Davantage d'entreprises se sont dit enclines à accorder du temps partiel en 2022 (32% des PME et 33% des grandes entreprises).

Pour autant les entreprises ne sont pas prêtes à céder sur tout. Le télétravail reste un sujet qui suscite des oppositions. Ainsi en 2022, elles étaient moins nombreuses qu'un an plus tôt à vouloir accorder plus de jours de télétravail que prévu (30%). Les entreprises ne sont pas prêtes à recruter à tout prix. Seules 18% d'entre elles acceptent de raccourcir voire de supprimer la période d’essai.

*L’édition 2023 du baromètre des pratiques de recrutement de cadres repose sur une enquête téléphonique réalisée du 16 janvier au 13 février 2023 auprès de 1150 entreprises de 10 salarié.es et plus du secteur privé ayant recruté au moins un cadre au cours de l’année 2022. 

Ces entreprises sont issues d’un échantillon plus large dont la représentativité est garantie par le respect de critères de taille salariale, de secteur d’activité et de région, sur la base du répertoire des entreprises et des établissements de l’Insee. 

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco