BFM Business
Economie

Pour Cécile Duflot, les proportions des écarts de salaires entre salariés et patrons ne sont "plus acceptables"

La directrice de l'ONG Oxfam France a fustigé des écarts de salaires "abyssaux" entre les grands patrons et leurs salariés, qui ont été révélés ce jeudi dans un rapport de l'organisme qu'elle dirige.

"Ça me choque." Interpellé lors d'un déplacement sur un marché du Jura jeudi sur les salaires des grands patrons français, Emmanuel Macron a confié qu'il était "choqué" par "des gens qui sont déconnectés".

Ce jeudi soir sur BFMTV, Cécile Duflot, directrice de l'ONG Oxfam France, a assuré que le constat du président était largement partagé en France. D'ailleurs, son organisation a publié un rapport qui met en lumière les inégalités augmentant au sein des 100 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse.

L'ONG indique qu'entre 2011 et 2021, "les 100 plus grosses entreprises françaises ont augmenté la rémunération de leur PDG de 66%, tandis que celle des salariés n’a augmenté que de 21%. On y découvre par exemple que le patron de Stellantis gagne plus de 1100 fois plus que son salarié moyen.

"Le PDG de Stellantis gagne le salaire moyen de ses propres employés en 3h27, en un Paris-Marseille", a ajouté Cécile Duflot.

Des proportions "plus acceptables"

D'après le rapport, au cours de cette décennie, "l'écart de rémunération moyen entre le PDG et le salaire moyen" dans ces entreprises "est passé de 64 à 97".

"Les proportions ont énormément augmenté et on atteint des proportions qui ne sont plus acceptables", a déploré Cécile Duflot.

Emmanuel Macron a également partagé ce constat face à ce riverain jurassien: "Je considère que quand les écarts atteignent cette proportion, vous ne pouvez plus l’expliquer aux gens."

Le président de la République a cependant repris ce même riverain qui accusait l'État de ne pas agir suffisamment pour réduire ces écarts de rémunération. "Vous pouvez les taxer, c'est ce qu'on fait d’ailleurs, car l’impôt sur le revenu est progressif", a-t-il expliqué.

"Après, qui décide de la rémunération d’un patron dans le secteur privé? Ce sont les actionnaires. Vous ne pouvez pas vous substituer aux actionnaires, ce sont eux qui votent en assemblée générale."

Théo Putavy et Timothée Talbi