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"Plus de six mois avant un retour à la normale": les entrepreneurs franciliens inquiets pour l'avenir

Le chômage partiel ne permet pas d'acquérir des droits à la retraite

Le chômage partiel ne permet pas d'acquérir des droits à la retraite - FRANCK FIFE / AFP

Une étude menée de concert par les services de l'Etat, du Conseil régional et de la Chambre de commerce et d'industrie d'Île-de-France met en exergue les doutes des chefs d'entreprise de la région s'agissant de la reprise économique dans un contexte sanitaire incertain.

L'Île-de-France a particulièrement été touchée par l'épidémie de coronavirus. Son économie également. Une analyse menée par les services de l'Etat, du Conseil régional et de la Chambre de commerce et d'industrie d'Île-de-France publiée le 15 mai permet de mesurer l'inquiétude des entrepreneurs franciliens concernant la reprise économique dans les mois à venir.

Au total, 5000 chefs d'entreprise, à la tête de TPE, de PME ou encore de commerces, ont été sondés au cours de cette étude. 63% des entreprises franciliennes questionnées ont connu un arrêt total de leur activité durant le confinement. Les filières de l'immobilier et du tourisme, qui comprennent notamment l'hôtellerie et la restauration, bien plus que la moyenne: près de 90% des entreprises de cette filière étaient à l'arrêt pendant le confinement, contre 75% des entreprises des filières du commerce de détail non-alimentaire, des services de proximité et de la culture.

Conséquence de la crise sanitaire et de ses répercussions sur l'activité économique, les chefs d'entreprise sondés s'attendent à traverser une période délicate. "La moitié des répondants estiment à plus de six mois leur retour à la normale", souligne l'étude. Parmi les secteurs les plus pessimistes, on retrouve les filières les plus durement touchées par la crise. L'avenir s'annonce sensiblement moins sombre pour les secteurs du BTP ou de la santé, puisque respectivement 37% et 35% des sondés de ces filières estiment que ce délai sera supérieur à six mois.

Plusieurs sources de préoccupation

En tête des préoccupations des entrepreneurs: l'accès aux protections individuelles "dans la durée", et notamment aux masques. Une inquiétude partagée par 58% des répondants, malgré la constitution d'une plateforme nationale d'achat de masques.

En deuxième position: les besoins en trésorerie, qui inquiètent 43% de répondants, malgré là aussi la mise sur pied d'un fonds de solidarité.

Vient ensuite l'information sur les évolutions réglementaires sur les questions d'hygiène, de sécurité et sur les "risques juridiques" qui y sont liés pour les chefs d'entreprise. La Chambre de commerce et d'industrie précise à cet égard que des "guides et des fiches conseil par métier" ont été constituées par le ministère du Travail, et que des cellules d'urgence existent pour traiter les demandes.

Dernière inquiétude recensée: "le besoin de digitalisation des entreprises, en particulier dans leurs activités commerciales".

Florian Bouhot