BFM Patrimoine
Placements

Plans épargne retraite: le gouvernement dénonce des frais excessifs et opaques

Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire le 22 septembre 2021 à Paris

Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire le 22 septembre 2021 à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé des mesures prochaines afin de réduire les frais des PER et d'en améliorer la transparence.

Les plans d'épargnes retraite (PER) comptent désormais 3,8 millions de bénéficiaires, un "résultat (...) au-delà de toutes nos espérances", s'est félicité ce jeudi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, soulignant toutefois des frais "trop élevés".

"Le résultat est au-delà de toutes nos espérances. Nous avions fixé 3 millions de Français avec un plan épargne retraite en 2022. Nous avons aujourd'hui près de 4 millions de Français [3,8 millions, ndlr] qui ont un plan d'épargne retraite", a précisé le ministre, lors d'un point presse.

Un succès qui tient, selon lui, "à l'attractivité du produit, l'épargne accumulée avec la crise et le besoin de sécurité en matière de financement". Mais "les frais sont trop élevés. Nous allons prendre les mesures nécessaires pour que ces frais soient réduits", a insisté Bruno Le Maire, dénonçant des commissions et frais "excessifs".

Manque de transparence

Le ministère veut également rendre plus lisible l'ensemble des frais du PER dans une colonne récapitulative, visible à la fin du contrat de l'assuré mais aussi dans la documentation avant la souscription, dans un soucis de transparence. Une transparence qui devrait "permettre au consommateur de mieux choisir et d'éliminer les contrats qui sont excessivement désavantageux", précise Bercy. Le but affiché est "d'éviter que quelques mauvaises pratiques contaminent l'ensemble de l'image du produit et dissuadent les épargnants de souscrire ce type de produit".

Un rapport de la présidente du comité consultatif du secteur financier (CCSF), Corinne Dromer, publié en juillet, avait mis en évidence ce manque de transparence des PER et l'accumulation de nombreux frais. Ces frais devront être mentionnés en pourcentage de l'encours.

Bercy précise qu'un texte contraignant pour les assureurs n'est pas d'actualité, mais un accord de place est prévu pour le début de l'année prochaine. Les PER, lancés en 2019 par le gouvernement dans le cadre de la loi Pacte, devaient inciter les Français à investir dans l'économie pour compléter leurs pensions de retraite.

Le nombre d'assurés devrait franchir la barre des 4 millions d'ici le début de l'année 2022 "avec des encours qui dépasseront 50 milliards d'euros", selon les estimations de Bercy. Le PER reste cependant encore un Petit Poucet face au Livret A, le produit d'épargne préféré des Français (472,4 milliards d'encours avec le Livret de développement durable et solidaire) et l'assurance vie (1800 milliards d'euros d'encours).

P.L. avec AFP