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L'option étudiée par l'exécutif pour mobiliser l'épargne Covid accumulée par les ménages

Les Français auront accumulée 200 milliards d'euros d'épargne fin 2021 depuis le début de la crise sanitaire.

Les Français auront accumulée 200 milliards d'euros d'épargne fin 2021 depuis le début de la crise sanitaire. - Pexels

Selon Les Echos, le gouvernement envisage de mettre en place un dispositif pour inciter les dons et transferts entre générations.

200 milliards d’euros. C’est le surcroît d’épargne qui aura été accumulé par les ménages français fin 2021 sous l'effet de la crise sanitaire. Une manne colossale sur laquelle lorgne Bercy qui y voit naturellement un levier majeur pour dynamiser la relance. Mais encore faut-il que ce bas de laine soit réinjecté dans l’économie.

Pour y parvenir, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a dit vouloir présenter dans les prochaines semaines "un dispositif pour assurer que l’épargne des Français va bien à la relance de l’activité économique et aux entreprises françaises", rapportent Les Echos.

Selon les informations du quotidien économique, le cabinet de Bruno Le Maire a été chargé de proposer des pistes en ce sens. Et celle qui tiendrait la corde résiderait dans un "système incitatif pour donner envie aux Français de recourir à des transferts ou des dons entre générations", souligne une source ministérielle citée par le journal. Une solution que Bruno Le Maire a toutefois refusé de confirmer ce lundi lors d'un point presse sur le plan de relance.

Pas de taxation de l'épargne

Bruno Le Maire qui souhaitait initialement s’appuyer sur les produits financiers modernisés dans le cadre de la loi Pacte comme les plans d’épargne retraite reconnaît désormais qu’ils ne seront pas suffisants pour parvenir à ses fins. Reste l’espoir de voir l’épargne des Français transformée en consommation mais un tel scénario est conditionné au redressement de la confiance des ménages. Or, celle-ci demeure encore fragile.

En attendant, le gouvernement devrait donc opter pour une incitation aux "prêts ou dons entre générations". Cela pourrait passer par un assouplissement des règles en matière de transmissions après le durcissement des dernières années. En effet, Nicolas Sarkozy avait d’abord allongé en 2011 le délai entre deux donations défiscalisées de 6 à 10 ans. Un an plus tard, François Hollande l’augmentait de cinq années supplémentaires et décidait d’abaisser l’abattement sur les successions en ligne directe de 150.000 à 100.000 euros.

Politiquement, la piste étudiée par le gouvernement risque toutefois d'être perçue comme un geste en faveur des ménages les plus aisés. Les personnalités de gauche préconisent plutôt une taxe de l'épargne, assurant à l'inverse qu’une telle mesure ne pénaliserait que les Français les plus riches alors que 70% de l’épargne accumulée l’a été par les 20% des ménages les plus aisés.

Mais le gouvernement a promis de ne pas augmenter les impôts. "J'écarte une nouvelle fois clairement et définitivement toute taxation de l'épargne des Français", a affirmé Bruno Le Maire ce lundi.Il craint de surcroît que cette solution ne pousse les ménages à constituer une épargne de précaution supplémentaire.

P.L.