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Fiscalité

Nouveau barème kilométrique: faut-il opter pour les frais réels dans sa déclaration de revenus?

Le barème kilométrique est revalorisé de 10% cette année. Il s'applique pour les salariés qui optent pour la déduction des frais réels dans leur déclaration de revenus. A condition qu'elle soit plus avantageuse que la déduction automatique de 10%.

La campagne de déclaration des revenus 2021 s’ouvre ce jeudi. Comme chaque année, les salariés bénéficieront d’une déduction forfaitaire automatique de 10% appliquée à leurs revenus pour tenir compte des dépenses liées à leur activité professionnelle (transport, restauration, etc.). Par exemple, un salarié célibataire dont la rémunération nette s’élevait à 30.000 euros l’an passé obtiendra une déduction de 3000 euros et sera donc imposé sur la base d’un revenu de 27.000 euros.

Mais pour certains contribuables qui estiment avoir dépensé davantage au titre de leurs frais professionnels, il peut être plus avantageux d’opter pour la déduction des frais réels plutôt que pour celle de 10%. Cela concerne notamment les gros rouleurs. Si ces derniers choisissent cette option, leurs dépenses relatives aux frais kilométriques devront être calculées à partir d’un barème complexe qui tient compte de la distance réellement parcourue dans l’année et de la puissance administrative du véhicule (3 CV ou moins, 4 CV, 5CV…).

En 2021, 4,3 millions de foyers fiscaux ont opté pour les frais réels à la place de la déduction de 10%, dont 2,5 millions sont effectivement imposés. Cette option peut être d’autant plus intéressante cette année que le barème des frais kilométriques a été revalorisé de 10% afin de tenir compte de l’envolée des prix des carburants. En outre, le gouvernement envisage d’introduire dès 2023 une indexation automatique du barème pour mieux prendre en compte "l’évolution du coût de possession d’un véhicule, en particulier des coûts du carburant".

A noter qu’il existe un barème spécifique pour les deux roues et les cyclomoteurs. Quant aux véhicules électriques, le montant des frais de déplacement calculés à partir de ces barèmes est majoré de 20% depuis 2021.

Déduction des frais réels ou déduction forfaitaire?

Dans quel cas faut-il opter pour la déduction des frais réels? Pour y voir plus clair, reprenons l’exemple de notre salarié célibataire déclarant 30.000 euros de revenus. Supposons qu’il parcourt 20 kilomètres chaque jour avec un véhicule 5 CV pour se rendre à son travail, soit 40 kilomètres aller-retour. Sur une année de 210 jours travaillés, il aura roulé 8400 kilomètres. En se fiant au barème kilométrique et en partant du principe qu’il n’a pas d’autres dépenses engagées dans le cadre de son activité, le montant de ses frais professionnels s’élèvera à 4168 euros. Autrement dit, son revenu imposable sera de 25.832 euros (30.000-4168), au lieu de 27.000 euros avec la déduction automatique de 10%. Dans le cas présent, il a donc intérêt à opter pour la déduction des frais réels.

A cause d’une erreur de calcul, il peut toutefois arriver qu’un salarié opte dans sa déclaration de revenus pour la déduction des frais réels en pensant à tort qu’elle est plus avantageuse que la déduction forfaitaire de 10%. Dans ce cas pas de panique, le fisc corrigera de lui-même et appliquera automatiquement la déduction qui lui est la plus favorable.

Par ailleurs, les services de Bercy ont mis en place un simulateur dédié au calcul des frais kilométriques sur le site impôts.gouv.fr pour aider les salariés à estimer le montant de leurs frais réels. A ces frais kilométriques devront être ajoutées les éventuelles autres dépenses liées à l'activité professionnelle (restauration, achat de documentation...). Pensez dans tous les cas à conserver les justificatifs en cas de contrôle.

Notons enfin que la distance entre le lieu de travail et le domicile pris en compte dans le cadre de la déclaration de revenu est limitée à 40 kilomètres. "Cependant, l’intégralité de la distance peut être prise en compte si vous justifiez cet éloignement des circonstances particulières (…) qui peuvent être liées à l’emploi occupé ou à des situations familiales ou sociales particulières", précise la Direction générale des finances publiques.

Nouveau crédit d'impôt pour l'installation d'un système de charge

Cette année, un nouveau crédit d’impôt est mis en place pour aider les conducteurs de véhicules électriques. Ce coup de pouce équivaudra à un remboursement par l’Etat de 75% des dépenses de fourniture et de pose d’un système de charge équipant un logement dont le contribuable est propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit, quel que soit le niveau de ses revenus et que ce logement soit affecté à l’habitation principale ou secondaire.

Ce crédit d’impôt s’appliquera pour chaque système de charge installé, dans la limite de 300 euros par système.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco