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Fiscalité

Fiscalité: pour 57% des Français les impôts ont augmenté depuis 2017

Selon un sondage, une majorité des Français estime que les impôts ont augmenté depuis 2017. Et ce malgré des mesures d'allègement tels que la suppression de l'ISF ou de la taxe d'habitation.

Ne s’agit-il que d’un "sentiment de pression fiscale"? Un sondage réalisé par OpinionWay pour les Echos et Le Conservateur, cabinet de gestion patrimoniale, fait état d’une augmentation de la pression fiscale ressentie par une majorité de Français depuis 2017.

57% des personnes interrogées estiment que leurs impôts ont augmenté depuis 2017

Selon l'étude réalisée en ligne, 57% des 1.002 personnes interrogées estiment que leurs impôts ont augmenté et 30% qu’ils sont restés stables depuis 2017, date de l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir.

Autre point de friction, certains impôts sont jugés trop élevés, au premier rang desquels, les taxations sur les successions et les donations, l’impôt sur le revenu et les impôts locaux. Ces derniers, jugés trop élevés par six personnes sur 10, sont à la main des collectivités locales. En 2023, certaines communes avaient fait bondir la taxe foncière, comme Paris (+ 52%) ou Grenoble (+ 25%).

L’étude Opinionway pour les Echos est à rapprocher de la deuxième édition du Baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux en France réalisé en janvier par le Conseil des prélèvements obligatoires, institution associée à la Cour des comptes. La publication révélait que 75% des Français interrogés jugeaient trop élevé le niveau général des impôts dans le pays. Pour 63% d’entre eux, ils estimaient payer personnellement trop d’impôts.

Moins d'une personne sur deux connaît son taux moyen d’imposition

Mais si le ressenti d’une pression fiscale forte est assez clair, le sondage montre de façon plus étonnante que la réalité de l’imposition est parfois mal connue. Moins d'une personne sur deux (47 %) connaît son taux moyen d'imposition sur le revenu et moins d’un quart (25%) sa tranche marginale d’imposition. Enfin, alors que la pression fiscale ressentie est forte, moins d’un répondant sur trois aurait un placement permettant d’alléger sa fiscalité.

Championne des prélèvements obligatoires de la zone euro

Si les impôts sont toujours jugés trop élevés, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, plusieurs allégements emblématiques ont pourtant été décidés. Le président rappelait en août dernier au Point "avoir opéré une baisse de 50 milliards d'euros d'impôts, moitié pour les ménages et moitié pour les entreprises, sous le précédent quinquennat".

À son crédit, la loi de finances de 2018 a supprimé l’ISF pour le remplacer par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui restreint l’imposition au patrimoine immobilier. La taxe d’habitation a été supprimée progressivement depuis 2020 pour disparaître complètement en 2023. Puis a été actée en faveur des classes moyennes la diminution de l’impôt sur le revenu en abaissant de trois points le taux de la deuxième tranche à 11 %. Enfin la redevance audiovisuelle a été supprimée pour tous les contribuables en 2022.

Malgré ces allègements successifs, la France reste le pays ayant le plus haut niveau de prélèvements obligatoires de la zone euro. En 2023, les prélèvements obligatoires représentaient 43,5% du PIB. En 2022, ils avaient atteint un taux record de 45,4% et étaient supérieurs de 6 points au taux moyen de la zone euro, selon le traitement statistique d’Eurostat, qui ne comptabilise pas les crédits d’impôts aux entreprises. Un classement qui faisait de la France le champion européen de l’impôt, devant la Belgique et l’Italie.

L'étude Opinionway/Les Echos/Le Conservateur a été réalisée en ligne du 1er au 8 mars 2024, auprès de 1.002 Français de 18 ans et plus.

Marine Landau