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Michel-Edouard Leclerc: "L'image de la distribution a changé auprès des élites avec la crise"

Invité sur BFM Business, le patron des centres Leclerc revient sur un an de crise du Covid et assure que la consommation sera un levier important de la reprise.

La grande distribution a tenu le choc. C'est le message que martèle Michel-Edouard Leclerc dans son livre "Les essentiels de la République" dans lequel il décrit son quotidien de patron d'enseigne alimentaire durant un an de crise de Covid.

Un plaidoyer en faveur du commerce qui selon a permis au pays de tenir dans cette année de crise historique.

"On oublie que l'économie n'a pas eu de problème d'approvisionnement, il n'y a pas une inflation spectaculaire au sortir de la crise", rappelle Michel-Edouard Leclerc sur BFM Business.

Un commerce qui a permis de tenir et qui doit être selon le patron des centres Leclerc un pilier sur lequel s'appuyer pour relancer l'économie française.

"Le commerce c'est le vecteur de la croissance, assure-t-il. L'export c'est compliqué avec la fermeture des frontières. La croissance c'est la confiance dans la consommation, la confiance dans les enseignes et on a gagné ça je pense."

Et alors que la grande distribution n'a pas toujours bonne presse, Michel-Edouard Leclerc estime que l'année passée a permis à certains de changer leur regard sur le secteur.

"L'image de la grande distribution a changé d'image auprès des élites parce que le grand public plébiscite les enseignes de grande distribution. Dans le top 10 des entreprises préférées des Français il y a 5 distributeurs, il y a la Fnac, y'a Carrefour, il y a système U, il y a Intermarché, il y a Decathlon, rappelle-t-il. Les Français ont un bon rapport avec leurs commerces. Ce sont nos élites qui sont toujours plus 'industrialistes', les projets sont toujours anti-distribution, toute ma vie je me suis battu contre les lois anti-distribution. Nos élites ont été formées comme des industriels, des ingénieurs et en fait on ne peut relancer un pays que si on le vend bien."

Avec le risque cependant que le secteur passe pour un profiteur de crise alors que des pans entiers de l'économie ont été mis en sommeil. Ce que récuse Michel-Edouard Leclerc.

"Les chaînes d'info ont eu un audimat incroyable, les pharmaciens ont fait salles combles, c'est très français cette idée que quand ça marche, c'est profiteur. Dans la réalitén c'est qu'on a écoulé la production agricole française, on a très peu utilisé le chômage partiel (moins de 3%)... [...] Je nous envoie des fleurs parce que ça ne durera pas."
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco