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Les salariés de Suez à nouveau dans la rue contre le projet de rapprochement avec Veolia

Plus d'une centaine de salariés du groupe Suez -400 selon la CGT- ont manifesté ce mardi devant la Tour Engie de la Défense à l'appel de l'intersyndicale  pour protester contre l'OPA projetée par Veolia

Plus d'une centaine de salariés du groupe Suez -400 selon la CGT- ont manifesté ce mardi devant la Tour Engie de la Défense à l'appel de l'intersyndicale pour protester contre l'OPA projetée par Veolia - Eric Piermont

Plus d'une centaine de salariés -400 selon la CGT- ont manifesté ce mardi devant la Tour Engie du quartier de la Défense à l'appel de l'intersyndicale du groupe Suez. Ils ont protesté contre l'OPA projetée par Veolia.

Alors que l'intersyndicale de Suez s'est offert une page de publicité dans le dernier JDD du 27 septembre, les salariés du groupe continuent de manifester publiquement leur opposition au projet de rapprochement initié par Veolia.

Défilant devant la tour d'Engie dans le quartier de la Défense à l'ouest de Paris, ils scandaient: "Veolia, ton OPA on n'en veut pas" ou encore "Jean-Pierre Clamadieu (président d'Engie), on va te chercher chez toi".

Suez bataille depuis fin août pour son indépendance

La direction et les salariés de Suez bataillent depuis fin août pour leur indépendance, après que son actionnaire principal, Engie, s'est vu offrir par Veolia de lui céder 29,9% de parts pour 2,9 milliards d'euros (15 euros par action).

"Le calendrier s'est resserré donc on vient montrer notre mobilisation", a indiqué Franck Reinhold von Essen, secrétaire (CGT) du comité d'entreprise européen de Suez.

"On a une demande en référé à 15h" au tribunal de Paris pour obtenir la suspension du projet de rachat, "et demain (se tiendra) le conseil d'administration (d'Engie). On attend les résultats mais quoi qu'il se passe on continuera, les salariés de Suez n'iront pas chez Veolia", assurait-il ce mardi matin.

Pour le délégué CGT, également présent lors de cette manifestation, "s'unir avec la concurrence est le pire des choix. Les services essentiels que nous prodiguons méritent une sorte de Grenelle de l'environnement et des services à l'énergie".

"L'offre est une prise d'otage" pour cette cadre de Suez

Pour Anne, cadre chez Suez depuis 12 ans et syndiquée à la CFE-CGC, l'offre est une "prise d'otage" où "notre spécificité, notre culture de groupe, notre investissement sont remis en question". Elle "ne croit pas un mot aux engagements pris par le PDG de Veolia (de préserver l'emploi): "depuis 2014 on a eu quatre plans sociaux, pourquoi pas un cinquième ?"


Sylvain, 55 ans, salarié chez Suez depuis 1989, juge que "le projet n'a pas de sens, il affaiblit la position française sur des marchés nationaux et internationaux". Amer, Stéphane, 37 ans, estime que le président d'Engie a "failli à son poste car il est obligé de céder ce qu'il considérait comme un diamant parce qu'il manque de cash". "C'est une sorte de traîtrise, un dédain vis à vis des salariés".

Pour le président d'Engie c'est un projet industriel "solide"

Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a promis d'améliorer financièrement son offre avant mercredi 30 septembre, date-butoir pour son offre d'achat.

De son côté, le président d'Engie a salué ce mardi un projet industriel "solide" de Veolia, qui souhaite racheter ses parts dans Suez, estimant que ce dernier n'a proposé "rien de concret" avant l'expiration de l'offre mercredi.

F.B. avec AFP