Le patron d'une chaîne de surgelés dénonce le harcèlement de l'association L214

Daniel Sauvaget, PDG de l'enseigne bretonne Ecomiam, assure que son entreprise est victime d'une attaque de la part d'adhérents de l'association animaliste

"J'ai appris que l'entreprise Ecomiam n'est engagée ni contre l'élevage des poules en cages, ni contre les pires pratiques d'élevage des poulets de chair", "Vous MERITEZ d'être la cible d'"attaques" pour votre cruauté et promotion de la cruauté"... Depuis quelques heures l'enseigne bretonne de surgelés Ecomiam est victime d'une campagne de cyberharcèlement sur sa page Facebook, par mail ou via des appels téléphoniques.

Dans une vidéo mise en ligne ce lundi 8 novembre sur YouTube et repérée par Réussir, Daniel Sauvaget, le PDG du groupe dénonce cette attaque et cible l'association animaliste L214.

"Nous sommes depuis ce matin victime d'une attaque des adhérents de l'association L214, assure-t-il. Nous avons reçu de 350 à 400 mails, des appels téléphoniques incessants au siège, des messages publiés sur les réseaux sociaux..."

Les militants de cette association connue pour diffuser des vidéos chocs filmées en caméra cachée dans des élevages ou des abattoirs réclament que l'enseigne de surgelés s'engage à ne plus se fournir auprès de producteurs de volailles accusés de maltraitance animale.

"Nous ne cèderons pas à L214 qui est une association qui obtient grâce à ce type de méthodes de tous les distributeurs le fait de prendre des engagements qui leur vont bien et qui favorisent l'avènement à l'échelon européen d'exigence de cahiers des charges pour l'élevage de volailles et autres animaux", explique ainsi Daniel Sauvaget qui estime qu'avec ces engagements "on se donne bonne conscience pour pas cher".

"Notre action a une dimension éthique"

Selon lui, les enseignes qui affichent leur engagement pour le bien-être animal sur leur site internet "importent beaucoup de produits dont on ne connaît pas les conditions réelles pratiquées [...] et ont des pratiques d’achat parfois rudes, au détriment des éleveurs."

L'enseigne de surgelés à prix accessibles créée en 2009 se fournit exclusivement auprès de producteurs français.

"Le combat d'Ecomiam est qu'on respecte la rémunération des agriculteurs, assure ainsi le patron de l'enseigne. Nous affichons par exemple notre marge en magasin. Notre action a une dimensions éthique plus forte que des allégations qu'on met comme ça sur des sites."

Ce n'est pas la première fois que l'association L214 dont les photos et vidéos jouissent d'une large couverture médiatique est critiquée pour ses pratiques notamment par des fédérations agricoles et des syndicats de salariés.

La CGT a ainsi dénoncé le 3 novembre dernier dans un communiqué les méthodes de l'association jugées "occultes et obscurantistes" suite à la diffusion d'un reportage dans un abattoir du groupe Bigard à Cuiseaux (71).

"Comme ils en ont l'habitude, les L214 détournent à leur sauce des images", estime ainsi le syndicat qui assure que la règlementation est respectée dans cet abattoir.

Communiqué de la CGT. © CGT

Le syndicat qui qualifie l'association de "secte" qui "joue sur l'émotion" juge ainsi que de nombreuses entreprises "utilisent trop souvent le bien-être animal comme un slogan publicitaire."

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco