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Le gouvernement à la manœuvre pour sauver Casino

Le comité interministériel de restructuration industrielle épaule les conciliateurs pour aider le groupe de distribution à payer ses factures.

La situation est si grave que l’Etat vient à la rescousse de Casino. Selon plusieurs sources proches, le Comité interministériel de restructuration industrielle s’est saisi du dossier Casino. Il intervient dans les situations de crise aiguë. Ces dernières années, cette cellule spéciale du ministère de l’Economie a notamment été à la manœuvre pour le sauvetage de Conforama, Pierre et Vacances ou celui de William Saurin.

Pour le moment, elle ne "s’occupe pas de la restructuration de Casino mais de ses problèmes de liquidités pour éviter une cessation de paiement", explique un acteur clé du dossier. Le Ciri aide les deux administrateurs judiciaires, qui mènent la conciliation entre le groupe et ses créanciers. "Dans un dossier comme celui-ci, il est normal qu’il soit en soutien", reconnaît un proche de Casino. Il pousse ses partenaires à faire des efforts pour assurer la liquidité du groupe comme solliciter des délais de paiements à ses fournisseurs.

Selon une source impliquée dans la conciliation, Casino aurait demandé un report pour payer ses charges sociales à l’Etat. Ce serait d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le Comité interministériel de restructuration industrielle intervient dans la conciliation. Contactés, Bercy et Casino n’ont pas souhaité commenter ce point précis.

La situation empire chaque mois

Le groupe de distribution tire sur ses lignes de crédit depuis un an et demi, comme l’a expliqué BFM Business. "Il y a 1,2 milliard d’euros de dette de plus chez Casino", expliquait lundi sur notre antenne, Thierry Blandinières le patron du groupe In Vivo qui s’est retiré du dossier. Le groupe brûle de plus en plus de cash depuis le début de l’année alors que ces besoins de trésorerie sont passés à 1,65 milliard d’euros au premier trimestre 2023.

"Casino ne parvient pas à payer ses factures et ça empire chaque mois", explique un protagoniste du dossier.

Bercy pèse aussi sur les banques pour aider le groupe à surmonter sa crise de liquidité. "Le Ciri leur demande de continuer à perfuser Casino", résume un créancier du groupe. Hier, les prêteurs du groupe ont reçu le rapport d’expertise de PwC sur l’état financier du groupe encore contrôlé par Jean-Charles Naouri. Rien n’a encore filtré mais la consommation de cash continue d’augmenter au deuxième trimestre. La ligne de crédit de 2,1 milliards d’euros pourrait être utilisée en totalité pour les besoins en trésorerie de Casino.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business