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Le fonds CIAM menace de révoquer les dirigeants de Suez

Ciam souhaite qu’Engie accepte l’offre de rachat de Veolia

Ciam souhaite qu’Engie accepte l’offre de rachat de Veolia - ERIC PIERMONT / AFP

L’actionnaire de Suez souhaite qu’Engie accepte l’offre de rachat de Veolia. Il exhorte le conseil d’administration de Suez à discuter avec Veolia et renoncer à sa fondation.

Le fonds Ciam en remet une couche. Une semaine après avoir écrit aux administrateurs de Suez, le fonds activiste repart à l’attaque. L’actionnaire minoritaire de Suez (il détient environ 0,5%) pousse Engie, qui détient 32% de Suez, à accepter l’offre de Veolia avant qu’elle n’expire mercredi 30 septembre à minuit.

Un accord qui semble aujourd’hui impossible tant l’opposition entre Veolia et Engie d’un côté, et Suez de l’autre, est forte. Pour autant, Bercy et Engie encouragent les deux groupes à discuter des conditions de cette opération. Une voie qu’emprunte également le fonds Ciam. "Nous demandons à Suez d’engager des discussions avec Veolia sur son offre dans l’intérêt de tous ses actionnaires", déclare sa co-fondatrice, Catherine Berjal.

La semaine passée, le fonds s’était déjà ému de la création par Suez d’une fondation aux Pays-Bas afin d’y loger une partie du capital de sa branche Eau France pour empêcher sa revente par Veolia. Une manière de bloquer l’offensive de son rival.

"Cette pilule empoisonnée a fait perdre en moyenne 10% de valeur à toutes les sociétés qui l’ont adoptée en Hollande", explique CIAM qui a étudié le sujet de prêt dans le cas du belge Ahold Delhaize. Un artifice inacceptable pour le fonds, comme pour l’actionnaire de référence, Engie dont le président, Jean-Pierre Clamadieu, a chargé la direction de Suez, estimant que son patron Bertrand Camus, avait dépassé la "ligne rouge".

Le président Philippe Varin en ligne de mire

De son côté, Ciam avait déjà, la semaine passée, réclamer la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour revenir sur cette fondation. Il explicite cette fois ces intentions: "La décision de loger les activités de la branche Eau France dans une fondation a constitué une grave erreur du conseil d’administration et a entrainé une perte de confiance de la part des actionnaires", ajoute Catherine Berjal qui cible notamment le président de Suez, Philippe Varin. "Nous demanderons donc la convocation d’une assemblée générale pour demander la révocation de tous les membres qui ont autorisé la mise en place de cette pilule empoisonnée".

Un peu plus tôt, un autre fonds activiste, Amber Capital, actionnaire à la fois de Suez et d’Engie, demandait également à Engie d’accepter l’offre de rachat de Veolia. "Engie doit mettre fin à une décennie d'incertitude quant au sort de sa participation dans Suez", explique Amber, ajoutant que "la direction de Suez n’agit pas dans l’intérêt de ses actionnaires". A la veille de l’ultimatum de Veolia, la pression est de tous les côtés.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business