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Le coronavirus permet à la France de renouer commercialement avec le Rwanda

Le président sortant du Rwanda Paul Kagame, lors du dernier meeting de campagne à Kigali, le 4 août 2017.

Le président sortant du Rwanda Paul Kagame, lors du dernier meeting de campagne à Kigali, le 4 août 2017. - Marco Longari - AFP

Paris et Kigali ont signé des accords commerciaux pour environ 50 millions d’euros. C'est la première fois depuis 30 ans que la France et le Rwanda recommencent à coopérer économiquement.

La France et le Rwanda ont signé des accords de financement pour près de 50 millions d'euros, principalement consacrés à la lutte contre le Covid-19, marquant une relance de la coopération entre les deux pays aux relations tumultueuses, a annoncé mardi l'Agence française de développement.

Cette signature représente les "premiers engagements en financements souverains depuis près de trente ans", a souligné dans un communiqué le directeur général de l'AFD Rémy Rioux, se félicitant d'une "dynamique de relance du partenariat" entre la France et le Rwanda.

La France accusée de complicité de génocide

Les relations entre les deux pays ont été mises à mal depuis le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994, qui a fait au moins 800.000 morts, et les zones d'ombre sur le rôle de la France. Kigali a longtemps accusé la France de "complicité" dans le génocide et les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rompues entre 2006 et 2009.

Elles se sont depuis réchauffées, notamment avec l'arrivée au pouvoir du président Emmanuel Macron en 2017, mais restent toujours délicates.

Dans un entretien à Jeune Afrique en kiosque mercredi, le président rwandais Paul Kagamé affirme que les relations entre Paris et Kigali sont "en progrès constant" et que "le passé est derrière nous".

Le chef d'État avertit néanmoins qu'elles dépendent aussi d'un jugement très attendu vendredi, lorsque la Cour d'appel de Paris décidera ou non de mettre un terme à 22 ans d'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président rwandais Juvenal Habyarimana, événement déclencheur du génocide.

"Si ces choses ne sont pas définitivement éclaircies, nos relations risquent fort d'en pâtir d'une manière ou d'une autre", a déclaré Paul Kagamé dans l'hebdomadaire.
N.G. avec AFP