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Comment Le Coq Sportif veut faire des Jeux olympiques un tremplin

Le Coq Sportif a dévoilé ce mardi les tenues que porteront les athlètes français durant les Jeux de 2024, organisés à Paris. Pour la marque, ce contrat en or est l’occasion de revenir sur le devant de la scène.

Le chantier est titanesque. Depuis trois ans, le Coq Sportif travaille pour être au rendez-vous des jeux olympiques. L’entreprise française doit confectionner 150.000 pièces pour les athlètes français olympiques et paralympiques, qu’ils revêtiront pendant les compétitions, à l’entraînement, sur le podium, ou de manière plus informelle dans le village olympique. C'est désormais chose faite, la marque vient de les dévoiler.

"Les tenues de compétition ont représenté le plus gros challenge", explique Éléonore Quatannens, responsable du partenariat olympique et paralympique du Coq Sportif, "nous avons reçu toutes les fédérations pour comprendre les spécificités de chacune de leur discipline et procédé à plus de 200 tests", ajoute-t-elle.

Un coq de combat

Pendant les jeux, le coq sportif habillera également les arbitres et les officiels. 220.000 pièces en plus à fabriquer auxquelles s’ajoutent le million de tenues destinées au grand public et qui seront commercialisées dès ce mercredi. Autre défi, il a fallu repenser et redessiner l’emblème des équipes de France, le fameux coq. Traditionnellement de profil, en 2024 il se positionnera de face.

"Nous voulions un coq de combat, qui regarde la victoire droit dans les yeux", s’enthousiasme Julie Matikhine, "Le coq déploie ses ailes, tel un Phoenix", détaille encore la directrice de la marque de Paris 2024.

Un Phoenix qui renaît de ses cendres, la métaphore s’applique parfaitement à l’histoire du Coq Sportif. L’entreprise a en effet équipé les athlètes olympiques français de 1912 à 1972 avant de connaître une descente aux enfers, écrasée par la concurrence de Nike, Puma ou encore Adidas.

Une route encore semée d'embûches

Depuis quinze, le Coq Sportif a cependant retrouvé des couleurs. La production dans son site historique de Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, abandonné dans les années 80, a vu sa production lentement reprendre. Aujourd’hui, l’usine emploie 345 personnes, elle a même été agrandie de 3000 mètres carrés cet été. La marque a aussi retrouvé des contrats emblématiques. Elle équipe aujourd’hui le XV de France de rugby, le club de football de l’OGC Nice ou encore le joueur de tennis Richard Gasquet .

Mais la route est encore semée d’embûches. L’entreprise a beaucoup souffert du covid et cet été, elle cherchait, d’après les confidences de son patron Marc-Henri Beausire au journal le Monde, 30 millions d’euros. En difficulté pour régler le comité d’organisation des JOP, elle a même dû négocier un nouvel échéancier de paiement.

"Aujourd’hui, tout va bien" balaie les équipes du Coq Sportif, qui reconnaissent que ce contrat olympique est le plus important de leur histoire. Et qui espèrent, avec ces jeux, augmenter leur chiffre d’affaires, aujourd’hui de 140 millions, entre 20 à 30 %. Dernier objectif: gagner des parts de marché à l’international, en se servant des JO comme vitrine, pour définitivement, regarder la victoire en face.

Justine Vassogne