Le Canard Enchaîné révèle l'explosion des coûts de rénovation du Grand Palais

Selon Le Canard Enchaîné, le coût du projet de rénovation du Grand Palais viendrait d'augmenter de 75 millions d'euros. La Réunion des Musées nationaux - Grand Palais se défend et évoque des "raccourcis trop rapide sur l'évolution du coût du chantier".

Une note de plus en plus salée. Citant un rapport confidentiel de la Cour des Comptes consacré à l’établissement public Réunion des Musées nationaux – Grand Palais, Le Canard Enchaîné affirme ce mardi soir que la facture de la rénovation du Grand Palais "est en train d'exploser", victime d'une "dérive astronomique". Elle vient d'"augmenter de 75 millions d'euros, pour atteindre 541 millions d'euros", écrit le journal satirique.

Répondant aux assertions du Canard sur le coût du projet (chiffré à 466 millions en février 2018), Emmanuel Marcovitch, président par intérim de la RMN - Grand Palais, a critiqué "les raccourcis trop rapides sur l'évolution du coût du chantier". Au départ en 2010, "le périmètre n'était pas le même, n'incluant pas notamment le Palais de la découverte", a-t-il rappelé.

"Le chiffre de 466 millions d'euros, on l'a affiché en janvier 2016. C'est sur la base de ce chiffre que l'arbitrage a été pris par le gouvernement de lancer le projet à cette date. Depuis ce chiffre n'a pas bougé", a-t-il assuré.

Un emprunt de 150 millions d'euros

Il a rappelé que la RMN allait faire un emprunt de 150 millions d'euros, une pratique "vertueuse", qui diminue le besoin d'argent public. Le projet, a-t-il souligné, est autofinancé à 40% par l'établissement, l'État ne finançant que 60%.

Il a aussi récusé que le projet asséchait les crédits affectés au patrimoine, alors qu'il ne concerne que 3% du budget du ministère de la Culture, pour un bâtiment de 70.000 mètres carrés et 42.000 mètres carrés de toitures, qui n'a jamais été rénové dans son ensemble depuis 1900.

Cet ambitieux chantier doit permettre à l'horizon 2023 une rénovation d'ensemble mais aussi augmenter les espaces d'exposition, et créer une grande rue intérieure sur laquelle donneront des salles et des commerces.

L'ancien président du Grand Palais, Jean-Paul Cluzel, a également récusé ce mardi les assertions du Canard enchaîné, qui lui impute des notes de taxis excessives et la location d'une "limousine" à grands frais.

P.L avec AFP