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Laurent Berger (CFDT): il faut "repartir d'une feuille blanche" pour la réforme de l'assurance chômage

Invité de BFM Business, le secrétaire général de la centrale syndicale estime également qu'en l'état, la réforme du régime des retraites ne peut pas se faire.

La CFDT reste opposée aux deux grandes réformes structurantes voulues par le gouvernement: celle de l'assurance chômage et celle concernant le régime des retraites.

Concernant la première qui a été plusieurs fois reportée à cause du contexte sanitaire, Laurent Berger, le secrétaire général de la centrale syndicale, estime que le moment est venu de "repartir d'une feuille blanche".

L'application des nouvelles règles au 1er avril n'est pas crédible, souligne le responsable sur le plateau de Good Morning Business. On va avoir un chômage qui augmente, on a un gouvernement qui s'est fait retoqué par le Conseil d'Etat donc je pense qu'il faut repartir d'une feuille blanche".

"Mettre le feu à la parairie"

Laurent Berger pense que le gouvernement est d'ailleurs prêt à revoir sa copie: "la ministre du travail a dit qu'elle ouvrirait les concertations, évidemment nous irons. Juste un exemple: la durée d'affiliation, il était prévu que ça soit avoir travaillé 6 mois dans les derniers 24 mois, 6 mois, on s'est que ça va exclure durablement tout un tas de personnes, il faut garder les 4 mois".

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a de son côté assuré sur LCI que "le gouvernement veut aller au bout de cette réforme de l'assurance chômage" qui "reste absolument nécessaire".

Elle a cependant reconnu qu'"il faut évidemment adapter les paramètres pour tenir compte du contexte actuel".

Du côté de la réforme des retraites, poussée par Bercy pour générer d'importantes économies et donc réduire la dette, Laurent Berger dénonce encore une fois "une réforme paramétrique" qui ne sera pas accepétée par le monde du travail.

"Franchement, si quelqu'un pense qu'il y a dans ce pays une acceptation sociale autour d'un sujet comme celui-ci dans cette période assez éruptive que nous traversons qu'il le dise. Je suis persuadé que c'est mettre le feu dans la prairie", assène le secrétaire général.

Conclusion sans appel: "ce n'est pas le moment" de mener à bien cette réforme avant la fin du quiquennat comme le souhaite l'Elysée.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business