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La zone euro exige des règles très strictes sur les cryptomonnaies

Libra, la cryptomonnaie lancée par Facebook

Libra, la cryptomonnaie lancée par Facebook - FABRICE COFFRINI

La France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et les Pays-Bas veulent encadrer le déploiement des cryptomonnaies en Europe.

Paris, Berlin, Rome, Madrid et La Haye ont exigé vendredi des règles très strictes pour le déploiement de cryptomonnaies, telles la Libra de Facebook, sur le sol européen. "Nous n'accepterons pas le déploiement de la Libra (...) dans les conditions actuelles", a prévenu le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, après une déclaration commune avec ses quatre homologues issus des plus grands pays de la zone euro – l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et les Pays-Bas.

"La question, c'est de savoir qui a le droit d'émettre de la monnaie. Est-ce l'Etat, la banque centrale ou n'importe qui ? Nous, nous disons, ce sont les Etats et les banques centrales", a prévenu Bruno Le Maire. "Nous attendons que la Commission européenne édicte des règles très strictes et très claires pour éviter l'utilisation abusive des cryptomonnaies à des fins d'activités terroristes ou de blanchiment d'argent", a-t-il ajouté.

Stabilité des marchés financiers

L'exécutif européen a l'intention de présenter une proposition de réglementation de cryptomonnaies au cours du troisième trimestre 2020. Il doit y avoir un "ensemble de règles très claires" pour garantir que la stabilité des marchés financiers n'est pas compromise", a également affirmé l'allemand Olaf Scholz. Là où cette stabilité est menacée, les crypto-monnaies créées par des fournisseurs privés devraient être "interdites", a-t-il ajouté.

Si elles sont créées, toutes ces monnaies devraient être liées à l'euro ou à une autre monnaie de l'UE, ont déclaré les ministres, et elles devraient être enregistrées et déposées dans une banque agréée par l'UE. En annonçant l'année passée son projet de monnaie numérique, qui devait permettre d'acheter des biens ou d'envoyer de l'argent aussi facilement qu'un message instantané, Facebook s'était déjà attiré une série de critiques de la part des autorités financières de différents pays.

J. B. avec AFP