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La ville de Paris met 500.000 euros pour sauver les cinés indépendants

Le cinéma Max Linder à Paris, le 18 juin 2020, quelques jours avant la réouverture des salles de cinéma en France

Le cinéma Max Linder à Paris, le 18 juin 2020, quelques jours avant la réouverture des salles de cinéma en France - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Cette bouffée d'oxygène représente peu ou prou la moitié de l'effort financier fait chaque année par la capitale pour ces cinémas.

La Ville de Paris a voté mardi 438.000 euros de subventions exceptionnelles pour soutenir ses 36 salles indépendantes, mises à mal par le virus.

Au delà des grands complexes commerciaux, ces salles parisiennes "sont des acteurs essentiels de la vie" municipale, souligne la délibération votée à l'unanimité par le conseil de Paris.

L'aide est fixée à 5.000 euros par salle et 40.000 euros maximum pour chacun de ces établissements qui jouent aussi un rôle essentiel de diffusion du cinéma, art et essai en particulier: avant-premières, festivals, films rares ou de patrimoine...

Cette bouffée d'oxygène, qui représente peu ou prou la moitié de l'effort financier fait chaque année par la capitale pour ces cinémas, doit aller à des salles du Quartier Latin comme d'autres zones de Paris, dont certaines accueillent les cinéphiles depuis des décennies, comme l'Escurial ou le Studio des Ursulines.

"Entre paris et le cinéma, une histoire"

"Entre Paris et le cinéma, il y a plus qu'une relation économique, il y a une vraie histoire", a souligné auprès de l'AFP Carine Rolland, l'adjointe à la culture de la maire PS Anne Hidalgo.

Un voeu a par ailleurs été voté en faveur d'un cinéma particulier, le dernier cinéma associatif de Paris, la Clef, menacé d'expulsion: "on s'est engagé à tout faire pour sauver ce cinéma unique" du Quartier Latin, a précisé Mme Rolland.

L'Etat, de son côté, a lancé un vaste plan de soutien pour soutenir les cinémas, mis à genoux par la crise sanitaire, dans toute la France. Il est doté de plusieurs dizaines de millions d'euros, dont 50 millions pour compenser le recul des recettes lié au virus.

Il faut dire que malgré la réouverture des salles, la fréquentation est toujours en chute libre. Après une fréquentation à -74% en juillet sur un an, à -59,5% en août et de -51% en septembre, les exploitants ne s'attendent pas à une reprise en fin d'année, la faute aux reports à l'année prochaine de gros blockbusters américains (Mourrir peut attendre, Dune...)

Sur les neuf premiers mois de l'année, la chute atteint désormais 63% à 56 millions d'entrées contre 150 millions pour la période janvier-septembre 2019, selon les chiffres du CNC.

Par Olivier Chicheportiche avec AFP