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La Poste songe à abandonner le timbre rouge

Le poids lourd braqué transportait pour 20 millions d'euros de timbres postaux.

Le poids lourd braqué transportait pour 20 millions d'euros de timbres postaux. - Philippe Huguen - AFP

L'utilisation de ce timbre, qui permet une distribution de la lettre dès le lendemain, se justifierait de moins en moins, à en croire Philippe Wahl, le patron de La Poste.

Et si le célèbre timbre rouge disparaissait? C'est une hypothèse clairement envisagé par La Poste. Rappelons que ce timbre permet une distribution de la lettre dès le lendemain.

Sur France Inter ce samedi, Philippe Wahl, le patron de l'établissement public, indique en effet: "Est il encore utile, alors qu'on a tout ce qu'il faut comme moyen de communication urgent, de garder une lettre rouge?"

"Il y a dix ans les familles françaises écrivaient une cinquantaine de lettres rouges, urgentes, par an. L'année dernière c'est cinq. Nous devons poser la question du J+1", poursuit-il.

En janvier dernier, sur BFM Business, le dirigeant expliquait déjà: "Les volumes du courrier ont accéléré leur baisse, nous aurons perdu 2 milliards de lettres en 2020 par rapport à 2019", soulignait-t-il. "En 2008, La Poste distribue 18 milliards de lettres, en 2019, elle n'en distribue plus que 9 milliards."

Mue

En 2020, l'activité courrier représentait 17% du chiffre d'affaires de La Poste, elle pesait pas moins de 40% en 2010. "L'exceptionnelle croissance du colis (+29%, NDLR) ne compense pas ce que nous perdons sur la lettre. Donc ça reste toujours aussi difficile pour le groupe mais nous devons nous transformer", ajoutait Philippe Wahl sur notre antenne.

Si La Poste a entamé sa mue depuis plusieurs années déjà, la crise sanitaire et les confinements en France ont accéléré cette transformation. Le groupe apparaît aujourd'hui plus comme un acteur logistique du commerce en ligne avec la livraison de colis (Colissimo, Chronopost, DPD...) qu'un service public de courrier.

La Poste a lancé jeudi dernier son plan stratégique 2021-2030, avec ambition de faire du groupe public "la première plateforme européenne du lien et des échanges".

Cette évolution de ses missions doit donner lieu à un nouveau cadre avec l'Etat juge La Poste. "Ce que nous demandons à l'État est simple: qu'il compense les contraintes des missions de service public qu'il met à notre charge. L'année dernière La Poste a eu 260 millions de compensations et les charges de service public lui ont coûté bien plus qu'un milliard", explique sur France Inter le patron de La Poste.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business