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La fiscalité verte pèse avant tout sur les ménages les plus modestes

Un tiers des Français (34%) disent avoir eu des difficultés à payer leur facture d'énergie ces trois dernières années, selon un sondage publié jeudi par le mensuel 60 Millions de consommateurs.

Un tiers des Français (34%) disent avoir eu des difficultés à payer leur facture d'énergie ces trois dernières années, selon un sondage publié jeudi par le mensuel 60 Millions de consommateurs. - -

Les ménages supportent en moyenne 670 euros par an de fiscalité énergétique sur les carburants et 245 euros sur les énergies liées au logement. Une charge qui pèse davantage sur les foyers les plus modestes, qui y consacrent 4,5% de leur revenu.

Carburants, électricité, gaz, fioul, bois...en consommant chacune de ces énergies, les Français doivent s’acquitter de taxes dites de fiscalité verte. Mais elles conduisent à aggraver les inégalités sociales, pointe du doigt un rapport sur l’impact environnemental du budget de l’Etat, remis à Bercy, et relayé par Les Echos. Ces diverses contributions représentent 30% du montant qui figurent sur les factures d’énergie. Et leur impact est bien plus important sur les ménages les plus modestes et ceux résidant en zone rurale. Une pression fiscale qu’avait notamment dénoncé le mouvement des gilets jaunes.

En 2019, les ménages ont payé en moyenne 915 euros de fiscalité énergétique (hors TVA), qui se décomposent en 735 euros de TIC (taxes intérieures de consommations sur les énergies) sur les produits énergétiques, dont 670 euros pour les carburants. Les taxes appliquées sur la seule électricité s’élèvent à 180 euros par an.

Plus précisément, les 20% des ménages les plus modestes ont versé en moyenne 700 euros au titre de la fiscalité énergétique, tandis que la contribution des 20% des ménages les plus aisés grimpe à 1120 euros. Ces derniers ont en effet souvent plusieurs véhicules et des logements plus spacieux, qu’il faut donc éclairer et chauffer.

Taux d'effort de la fiscalité des ménages
Taux d'effort de la fiscalité des ménages © Bercy

Mais l’effort budgétaire est plus important pour les plus modestes, qui consacrent 4,5% de leur revenu à ces taxes. C’est trois fois plus que les ménages plus aisés pour qui la part n’est que de 1,3%. ( voir graphique ci dessus).

Les Parisiens moins taxés

Autre acteur d’inégalité: la zone de résidence. Les ménages résidants dans des communes rurales payent un plus lourd tribut puisqu’ils payent en moyenne 1160 euros par an de taxes sur les énergies. Soit 2,8% de leurs revenus. Une situation qui s’explique car les ruraux ont des habitations plus grandes, souvent des maisons, qu’il faut chauffer. Et ils doivent multiplier les trajets en voiture dans leur vie quotidienne, les taxes sur le carburant représentent l’essentiel de ces dépenses ( 735 euros).

Montant de la fiscalité énergétique supportés par les ménages en 2019, selon leur zone d'habitation
Montant de la fiscalité énergétique supportés par les ménages en 2019, selon leur zone d'habitation © Bercy

A l’inverse, les Parisiens, qui ont des logements plus petits et disposent d’un réseau de transport dense, ne s’acquittent que 665 euros de taxes par an, soit en moyenne 1,3% de leur revenu.

Coralie Cathelinais Journaliste BFM Éco