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Vers une croissance française à presque 7% en 2021, un niveau jamais atteint depuis 1969

Au troisième trimestre, le PIB a retrouvé son niveau de la fin 2019. Et sur les 9 premiers mois de 2021, la croissance atteint 6,6%. Un possible nouveau sursaut au dernier trimestre pourrait la hisser à 7%. Du jamais vu depuis 1969.

L’Insee avait tablé sur 2,7%. Finalement, le troisième trimestre aura été encore plus porteur pour l’économie française. Le PIB aura, selon les calculs de l’institut statistique national, augmenté de 3% pour atteindre 582,3 milliards d’euros, soit un demi-milliard de moins qu’au dernier trimestre de 2019, juste avant donc que la crise sanitaire ne vienne gripper l’activité économique.

Au delà des raisons qui expliquent ce sursaut estival, on peut d’ores et déjà regarder plus loin. Sur les neuf premiers mois de l’année, ce que les économistes appellent l’acquis de croissance atteint désormais 6,6%. Autrement dit, si le PIB devait ne plus croître au dernier trimestre, la croissance serait déjà supérieure au 6,25% sur lesquels table le gouvernement.

7% de croissance, ce serait du jamais vu depuis 1969

Or ces dernières années, le quatrième trimestre a toujours été plus porteur que le troisième, du fait d’un surcroît de consommation. La période des fêtes est propice aux dépenses. Seule l’année 2019 fait exception, en raison des mouvements sociaux qui ont eu un impact important sur la fréquentation des commerces.

Une nouvelle hausse, fut-elle légère, du PIB sur les trois derniers mois, suffirait donc à rapprocher la croissance des 7%, un niveau jamais atteint depuis 1969 (7,1%). Avec cette nuance, d’importance. En 1968, la crise sociale n’avait pas entraîné de récession. La croissance avait simplement été légèrement plus faible (+4,5%) que les années précédentes. Alors qu’en 2020, la France a vu son PIB chuter de 8,2%.

Deux nuages à l'horizon: pénurie et inflation

Par ailleurs, même si l’activité économique dans l’Hexagone a retrouvé plus vite que prévu son niveau de 2019 (au printemps dernier, la Banque de France tablait encore sur la mi-2022), il reste encore à rattraper les quelques points de croissance que le pays aurait affichés s’il n’avait pas été plongé dans une crise sanitaire sans équivalent depuis un siècle.

Reste enfin deux nuages qui pointent à l’horizon: l’inflation grandissante (+2,6% au mois d’octobre par rapport à 2020) et des pénuries qui affectent une partie de la production industrielle. En Espagne, la croissance économique se fait moins dynamique du fait de l’envolée spectaculaire des prix du gaz et de l’électricité. Et en Allemagne, de plus en plus d’entreprises exportatrices peinent à répondre à la demande européenne et mondiale, faute de composants électroniques et de matières premières. Un handicap qui a contraint le gouvernement allemand à réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2021 (2,6% et non 3,5%).

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco