La contrefaçon coûterait chaque année 10 milliards d'euros à la France

Alors que la France est le deuxième pays au monde le plus touché par le phénomène, deux députés ont dévoilé un rapport de 120 pages sur la contrefaçon affin d'accentuer la lutte et de mieux sensibiliser les consommateurs.

"La contrefaçon est un phénomène mafieux qui a un impact très fort sur notre économie et nos emplois." Pierre-Yves Bournazel, député de la majorité a présenté avec un autre député Christophe Blanchet un rapport de 120 pages sur la contrefaçon présenté ce mercredi devant le Sénat.

Le but: davantage sensibiliser au phénomène qui a un impact économique très fort et particulièrement en France qui est le deuxième pays le plus copié au monde. Ainsi dans leur rapport, les députés estiment à près de 7 milliards d'euros de ventes annuelles perdues à cause de ce phénomène, soit l'équivalent de 105 euros par Français. Et c'est sans compter les pertes fiscales. Au total, elle coûterait 10 milliards d'euros chaque année. En termes d'emploi, elle cause la destruction de plus de 38.000 emplois sur notre territoire.

La contrefaçon coûte près de 39.000 emplois à la France © EUIPO

Fruit d’un travail de deux ans d’enquêtes, d’auditions, de déplacements et de réflexions, le rapport dresse un bilan et fait des propositions pour endiguer le phénomène que les députés qualifient de mafieux.

"La contrefaçon menace notre économie, mais aussi la santé de tous, à cause des produits nocifs utilisés ou des médicaments falsifiés, explique Christophe Blanchet. De plus, acheter une simple poupée contrefaite, c’est mettre en danger son enfant, mais aussi financer le crime organisé, encourager le travail des mineurs et cela a des effets désastreux sur l’environnement."

Les députés veulent faire prendre conscience aux Français des menaces liées à la contrefaçon alors qu'ils n'en ont pas toujours conscience. Ainsi 37 % des consommateurs disent avoir acheté des contrefaçons pensant que les produits étaient authentiques, selon un sondage Ifop de 2018.

Les députés font ainsi une série de 17 propositions qu'ils présenteront aux différents ministères. Ils entendent renforcer le cadre législatif national et européen mais aussi mener des campagnes de communication auprès des consommateurs à différents moments clés de l'éducation ou de la vie économique : école, collège, lycée, service national universel ou encore inciter les maires a davantage verbaliser les vendeurs à la sauvette.

"Ce rapport ne servira pas à caler les meubles, assure Christophe Blanchet. Il doit servir à inspirer une véritable réforme des politiques publiques de lutte contre la contrefaçon. Il faut donc mieux informer, mieux responsabiliser et mieux sanctionner tout l’environnement de la contrefaçon. J’ai déjà saisi les ministères concernés."

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco