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La CFDT souhaite que les CSE des entreprises contrôlent les aides du plan de relance

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, à Paris, le 24 juin 2020

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, à Paris, le 24 juin 2020 - Ludovic Marin © 2019 AFP

Laurent Berger, le secrétaire général du syndicat, estime que les entreprises qui reçoivent des subventions rendent des comptes.

Le gouvernement veut éviter deux écueils dans la mise en place de son plan de relance de 100 milliards d'euros: une lenteur d'exécution et un détournement des aides et subventions par certaines entreprises opportunistes.

Sur ce point, la CFDT a sa petite idée. Son secrétaire général Laurent Berger a ainsi réclamé vendredi que les comités sociaux et économiques (CSE) des entreprises "donnent un avis sur l'utilisation" de ces fonds publics pour un contrôle "au plus près du terrain".

La CFDT "veut que les entreprises qu'on aide (...) rendent des comptes" et que "le comité social et économique donne un avis conforme sur l'utilisation des aides", a-t-il sur France Inter.

"On demande vraiment qu'il y ait un avis conforme du CSE, qui autorise d'une certaine manière l'utilisation de ces aides dans telle ou telle direction", a-t-il insisté, en plaidant pour "un rôle accru des représentants du personnel dans les entreprises".

Arroser le sable

"Le patronat doit comprendre" qu'"il faut un retour" à ces aides publiques aux entreprises et "ce retour, c'est partager davantage le pouvoir dans l'entreprise, la responsabilité avec ceux qui travaillent, donc avec leurs représentants, et c'est partager mieux les richesses. La question de la redistribution se posera aussi", a ajouté Laurent Berger.

"Au sein de chaque entreprise qui va bénéficier d'un certain nombre d'aides, il faut mesurer si ces aides vont bien là où elles doivent aller, c'est-à-dire au maintien de l'emploi et au développement de l'emploi, et à l'inscription de l'entreprise dans un investissement vers la transition écologique", a-t-il détaillé.

Les 100 milliards d'euros du plan de relance, "ce n'est pas un chèque en blanc" donné aux entreprises, a-t-il prévenu, évoquant "un risque énorme: c'est d'arroser le sable" si "les entreprises ne jouent pas le jeu demain en embauchant, en utilisant les mécanismes proposés dans ce plan".

"Qu'on aide les entreprises les plus en difficulté, qu'on aide les entreprises à embaucher des jeunes, à développer l'apprentissage, très bien, mais il faut vérifier qu'elles le fassent" car "on a un peu d'expérience en la matière et on a souvent vu des engagements verbaux qui ne se sont pas forcément concrétisés", a-t-il mis en garde, en référence notamment au crédit d'impôt compétitivité entreprise (CICE), mis en place pendant le mandat de François Hollande.

OC avec AFP