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L'Allemagne prévoit plus d'un milliard d'euros d'aide militaire à l'Ukraine

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'apprête à faire une déclaration sur l'Ukraine au siège de la chancellerie, à Berlin, le 3 avril 2022

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'apprête à faire une déclaration sur l'Ukraine au siège de la chancellerie, à Berlin, le 3 avril 2022 - HANNIBAL HANSCHKE © 2019 AFP

Le gouvernement allemand a annoncé vendredi vouloir débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine, alors que Kiev se plaint de ne pas recevoir d'armes lourdes de Berlin.

Le gouvernement allemand a annoncé vendredi vouloir débloquer plus d'un milliard d'euros d'aide militaire en faveur de l'Ukraine, mais sans préciser à quoi servirait l'argent, alors que Kiev se plaint de ne pas recevoir d'armes lourdes de Berlin. Ces fonds sont prévus dans une rallonge budgétaire pour cette année.

Au total, tous pays confondus, Berlin a décidé de porter son aide internationale dans le secteur de la défense "à deux milliards d'euros" dans le cadre de ce collectif budgétaire, "la plus grande partie étant prévue sous forme d'aide militaire en faveur de l'Ukraine", a indiqué à l'AFP une porte-parole du gouvernement.

Cette enveloppe de deux milliards d'euros "ira en majeure partie à l'Ukraine", a confirmé sur Twitter le ministre des Finances Christian Lindner, ce qui garantit à Kiev plus d'un milliard d'euros.

Les fonds doivent servir à l'Ukraine à financer des achats d'équipements militaires principalement.

Une réponse aux critiques visant l'Allemagne

Le gouvernement allemand cherche par ce biais à répondre aux critiques croissantes en provenance des autorités ukrainiennes, mais aussi de certains de ses partenaires de l'UE comme la Pologne ou les Etats baltes, sur son manque apparent de soutien en matière d'armement à Kiev, voire sa complaisance à l'égard de Moscou.

Le chef de l'Etat allemand, Franck Walter-Steinmeier, a ainsi subi cette semaine un camouflet diplomatique en voyant une proposition de visite à Kiev, qu'il avait faite, refusée par les autorités ukrainiennes.

Ces dernières reprochent au président allemand, et ancien ministre de Affaires étrangères, qui aujourd'hui a surtout un rôle honorifique, d'avoir mené un politique pro-russe pendant des années. Et elles demandent plutôt la venue du chancelier Olaf Scholz, avec la promesses de livraisons rapides d'armes lourdes face à l'offensive russe qui se profile dans l'Est du pays.

Le chancelier social-démocrate rechigne toutefois à autoriser de telles livraisons, comme des chars d'assaut, prises sur les stocks de l'armée allemande, de crainte d'entrer dans un engrenage militaire dangereux avec la Russie.

Il doit de ce fait affronter un début de crise au sein de sa coalition gouvernementale, qui réunit également des écologistes et des Libéraux. Ces deux derniers mouvements sont eux de plus en plus favorables à la livraisons d'armes lourdes et reprochent ouvertement à Olaf Scholz un manque de leadership.

J.B. avec AFP