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L'agriculture française, "trop entravée" pour lutter contre les importations

Selon le président du Salon de l'agriculture, Jean-Luc Poulain, distorsion de concurrence et administration surchargée "découragent bon nombre de producteurs" français.

Au Salon de l'agriculture, qui ouvrira ses portes à Paris ce samedi, la question de la souveraineté alimentaire sera inévitable. Mais, juge le président de l'événement agricole, la France est loin d'en faire suffisamment pour aller au-delà des déclarations d'intention. "Si on en faisant suffisamment, on n'importerait pas autant de viande bovine", a déclaré ce vendredi soir Jean-Luc Poulain au micro de BFM Business.

"On a des gens qui sont prêts à produire de la viande bovine, des pommes de terre, des carottes, des cerises, mais on est beaucoup trop entravé pour y arriver", a estimé le président du Salon de l'agriculture.

"Distorsion de concurrence"

Jean-Luc Poulain pointe notamment du doigt une "distorsion de concurrence" qui pénalise les agriculteurs français face aux importations, ainsi qu'une administration française "surchargée". "On décourage bon nombre de producteurs", a-t-il souligné. Certains agriculteurs parviennent à "maintenir un revenu" en diversifiant leurs productions, mais le cœur du problème est le renouvellement des générations.

"Si on ne veut pas être, dans dix ans, dans la situation des médecins aujourd'hui – on y va tout droit – il faut donner des perspectives aux jeunes", a estimé Jean-Luc Poulain. Pour ce dernier, la question du revenu est cruciale mais, au-delà, il faut se pencher sur la "qualité" du métier et s'interroger sur "ce que peut être le métier" à long terme.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV