BFM Business
Economie

Jean Castex prêt à réduire les taxes spécifiques sur le gaz si besoin "pour toute l'année 2022"

Le Premier ministre s’attend à devoir prendre de nouvelles mesures, après le "bouclier tarifaire" la semaine dernière.

Prolonger le bouclier tarifaire, au-delà de la date initialement annoncée d'avril 2022, le gouvernement y réfléchit, face à la flambée des prix de l'énergie, et peut-être aussi face aux critiques des oppositions suite à l'annonce de cette mesure.

"Je vous annonce que comme nous l’avons fait pour le prix de l’électricité, nous allons déposer un amendement, dans le cadre de la loi de finances pour 2022, qui va nous permettre d’agir en cas de nécessité sur le levier fiscal, c'est-à-dire d'abaisser les taxes spécifiques qui pèsent sur le prix du gaz, dans l'hypothèse pour nous et pour toute l'année 2022, où les prix du gaz ne baisseraient pas à la hauteur de ce qu'ils augmentent aujourd'hui", a indiqué Jean Castex lors de la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée Nationale ce mercredi.

Interrogé par la cheffe des députés PS Valérie Rabault ce mardi à l'Assemblée, le Premier ministre a promis "d’abaisser les taxes spécifiques qui pèsent sur le prix du gaz, dans l’hypothèse où les prix du gaz ne baisseraient pas en 2022 autant qu’ils augmentent aujourd’hui".

"Si les prix du gaz augmentent, c'est à cause de la situation dans un certain nombre de pays, pour des considérations internationales et que l'évolution de ce prix auquel nous devons faire face sont totalement insensibles à l'élection présidentielle en France", a lancé Jean Castex.

Soutien au chèque énergie

Le Premier ministre a aussi défendu la réaction du gouvernement face aux hausses actuelles de prix, à savoir l’augmentation de 100 euros du chèque énergie, annoncée en septembre. Cette rallonge doit concerner 6 millions de personnes et sera versée au début de l’année prochaine.

"Entre mars 2021 et mars 2022, les français concernés par le chèque énergie auront reçu 150, plus 150, plus 100 euros de prime de chèque énergie", a conclu le chef du gouvernement.

Volume minimal et baisse de la TVA

Face à lui, Valérie Rabault a livré plusieurs propositions de mesures. Estimant qu’un ménage de deux adultes et deux enfants se chauffant au gaz et se déplaçant en voiture souffrirait d’une hausse de 806 euros, elle a demandé à Jean Castex de doubler le chèque énergie, en l’étendant aux ménages touchant moins de 3500 euros par mois.

"Et en le versant par virement: il y a 20% de non-recours au chèque énergie", a-t-elle précisé. L’élue du Tarn-et-Garonne a également évoqué l’idée d’une baisse de la TVA sur les produits énergétiques, et d’un bouclier tarifaire énergétique renforcé, permettant l’accès à un volume minimal de gaz à tarif préférentiel.

La semaine dernière, le gouvernement avait déjà imposé un "bouclier tarifaire" : mais le dispositif se borne pour le moment à encadrer le tarif règlementaire du gaz jusqu’en avril. Jean Castex a également annoncé la réduction d’une taxe sur l’électricité, pour plafonner à 4% la hausse attendue des prix en février – estimée à 12%.

Valentin Grille