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Tension sur le budget italien

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Tensions sur l’Euro, pression sur la dette italienne, les choix budgétaires du gouvernement italien sont regardés de très près en Europe

Un budget « hors des clous », voilà le premier commentaire du commissaire européen Pierre Moscovici qui résume le sentiment général en Europe après l’accord publié par le gouvernement de coalition à Rome. Le chiffre de déficit affiché est de 2, 4%, or, du fait du poids de la dette italienne, les experts estimaient qu’il était raisonnable de ne pas dépasser les 2%. C’était d’ailleurs le choix assumé du ministre italien de l’économie Giovanni Tria, qui plaidait même pour 1,6%. A l’arrivée, les promesses de la coalition au pouvoir imposent ce qui sera peut-être considéré comme un dérapage.

Budget "du peuple"

Le budget comprend en effet la création d’un revenu de base (exigence du mouvement 5 étoiles) et l’abaissement de l’age de départ en retraite et des baisses d’impôts pour les PME (exigence de la Ligue), tout cela pour un coû budgétaire dépassant les 25 milliards€. Le revenu de base de 780€ concernera 6,5 millions de personnes, et l’abaissement de l’age de départ en retraite « environ 400.000 postes » affirme 5 Etoiles. L’accord budgétaire a d’ailleurs été largement célébré dans les rues de Rome par les supporters du mouvement, Luigi Di Maio, le ministre du développement économique assurant que le chiffre était « public » depuis plusieurs jours et que l’Italie n’avait rien à craindre : « nous expliquerons aux marchés qu’il y aura tellement d’investissements en plus que nous pourrons faire croître l’économie comme nous le voulons, nous avons rapporté à la maison le budget du peuple qui pour la première fois dans l'histoire de ce pays annule la pauvreté grâce au revenu de citoyenneté, pour lequel sont prévus 10 milliards d'euros"

 "Impôts ramenés à 15% pour plus d'un million de travailleurs italiens, droit à la pension pour au moins 400.000 personnes et autant de postes de travail à disposition de nos jeunes" grâce à la révision de la loi sur le départ en retraite et "aucune augmentation de la TVA. Pleinement satisfait des objectifs atteints", s'est félicité de son côté M. Salvini, le patron de la Ligue.

Pressions sur M. Tria

Le président du conseil, Giuseppe Conte estime que ce budget est « raisonnable et courageux » alors que Forza Italia, à droite, fustige un projet qui « mène l’Italie au bord du gouffre »

Le sort de Giovanni Tria, le ministre de l’économie sera regardé de très près. La presse italienne rapporte que le président de la République lui a demandé expressément de ne pas démissionner, malgré un déficit largement supérieur à ses préconisations. Le chef de l’Etat estime que la présence de M. Tria est indispensable pour rassurer les marchés et éviter une attaque violente sur la dette italienne

La REDACTION