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Situation explosive à Bangkok entre armée et manifestants

De nouveaux affrontements ont éclaté entre l'armée thaïlandaise et les "chemises rouges" dans le centre de Bangkok. Deux personnes ont été tuées et au moins 18 autres blessées, dont trois journalistes depuis le début des affrontements jeudi soir, selon de

De nouveaux affrontements ont éclaté entre l'armée thaïlandaise et les "chemises rouges" dans le centre de Bangkok. Deux personnes ont été tuées et au moins 18 autres blessées, dont trois journalistes depuis le début des affrontements jeudi soir, selon de - -

par Jason Szep BANGKOK - De nouveaux affrontements ont éclaté entre l'armée thaïlandaise et les "chemises rouges" au lendemain de la tentative...

par Jason Szep

BANGKOK (Reuters) - De nouveaux affrontements ont éclaté entre l'armée thaïlandaise et les "chemises rouges" au lendemain de la tentative d'assassinat du "conseiller" militaire des manifestants antigouvernementaux qui réclament le départ du Premier ministre et la tenue d'élections anticipées.

Surnommé le "commandant rouge", Khattiya Sawasdipol, a été blessé d'une balle en pleine tête. Il a subi une opération du cerveau et se trouve dans un état stable.

L'armée a encerclé vendredi le camp retranché des "chemises rouges", territoire urbain de trois kilomètres carrés entouré de barricades faites de pneus, de bambous aspergés d'essence et de fils barbelés.

Les soldats ont ouvert le feu à plusieurs reprises dans les rues menant au campement érigé dans le quartier commerçant de la capitale pour tenter de déloger les manifestants, a rapporté un correspondant de Reuters.

Les protestataires ont dressé une barricade à l'extérieur d'un marché de nuit voisin pour empêcher la progression des soldats avant d'en être chassés par des tirs de gaz lacrymogènes.

Battant en retraite, les manifestants ont incendié un bus, une moto et des pneus tandis que les miliaires reprenaient le contrôle de la rue bordée d'hôtels et d'ambassades qui ont été évacuées.

Deux personnes ont été tuées et au moins 18 autres blessées, dont trois journalistes depuis le début des affrontements jeudi soir, a-t-on appris auprès des hôpitaux et de témoins.

Un correspondant de France 24, Nelson Rand, a été blessé lors de ces affrontements, a indiqué la chaîne de télévision. Le journaliste, qui portait une caméra vidéo, a été touché par une balle alors qu'il se trouvait entre les manifestants et les soldats. Il a été évacué par les manifestants mais aucune précision n'a été fournie sur la gravité de sa blessure.

Un photographe thaïlandais a également été blessé par balles, a rapporté un journaliste de Reuters.

RISQUE DE DIVISION

L'armée a fait savoir qu'elle ne comptait pas poursuivre pour l'instant les opérations engagées contre les milliers de manifestants regroupés depuis plus d'un mois dans le campement fortifié.

"Nous allons permettre aux manifestants de quitter la zone aujourd'hui", a déclaré à la presse le porte-parole de l'armée Sansern Kaewkamnerd. Les autorités tentent de déloger les "chemises rouges" en leur coupant l'accès à l'eau et l'électricité, a-t-il ajouté.

Des analystes ont mis en garde contre une possible division entre les forces de l'ordre, partisans comme les manifestants de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et l'armée fidèle au gouvernement, compliquant encore davantage le conflit.

Un policier thaïlandais a fait usage de son arme contre des soldats pour couvrir des manifestants, rapporte un correspondant de Reuters. L'information a été démentie par un porte-parole de la police.

Les autorités ont décidé jeudi de recourir à des mesures musclées pour reprendre le contrôle du quartier commerçant de Bangkok occupé par les manifestants après l'échec du plan de réconciliation présenté la semaine dernière par Abhisit.

Abhisit fait face à une pression de plus en plus forte pour sortir le pays de cette crise sans précédent depuis 20 ans, dont les débordements ont déjà fait une trentaine de morts et plus de 1.400 blessés, minant la confiance des investisseurs et des consommateurs.

"Ils resserrent le noeud autour de nous mais nous lutterons jusqu'au bout, mes frères et soeurs", a déclaré Nattawut Saikua, un des leaders du mouvement, à ses partisans.

Avec Ploy Ten Kate, Chalathip Thirasoonthrakul et Damir Sagolj, Clément Dossin, Pierre Sérisier et Marine Pennetier pour le service français