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Royaume-Uni: EDF remet en cause le maintien en service de 4 vieux réacteurs à cause d’une taxe

L'énergéticien français n'exclut pas de renoncer à prolonger la durée de vie des centrales de Heysham 1 et de Hartlepool au-delà de 2024 depuis la mise en place d'une taxe sur les bénéfices exceptionnels.

EDF prêt à priver le Royaume-Uni de 4% de son électricité plus tôt que prévu? Selon le Telegraph, l’énergéticien français - qui exploite les 5 centrales nucléaires en activité outre-Manche - pourrait décider de ne pas prolonger la durée de vie de deux d’entre elles en raison d’une nouvelle taxe sur les bénéfices exceptionnels décidée par le gouvernement britannique et entrée en vigueur la semaine dernière.

Le produit de cette taxe temporaire visant les producteurs d’électricité doit permettre d’aider les ménages à régler leurs factures énergétiques. Mais ce nouveau prélèvement passe mal aussi bien auprès des entreprises qui produisent de l’énergie bas carbone qu’auprès de certains députés conservateurs craignant qu’il ne décourage les investissements au Royaume-Uni dans une période où le pays s'inquiète pour son approvisionnement énergétique.

Pour EDF, la windfall tax pourrait compliquer le maintien en service des centrales vieillissantes de Heysham 1 (2 réacteurs) et de Hartlepool (2 réacteurs) mises en service en 1983 et qui alimentent aujourd’hui jusqu’à quatre millions de foyers. En septembre dernier, l’énergéticien français avait pourtant dit envisager sérieusement la prolongation de la durée de vie de ces deux sites au-delà de la date de mise à l’arrêt initialement fixée à mars 2024.

"Cela va être pris en compte"

Mais la nouvelle taxe sur les bénéfices qui vient s’ajouter au contexte inflationniste semble avoir changé la donne. "Bien sûr, cela va être pris en compte dans l’analyse de la rentabilisation de la prolongation de la durée de vie (des deux centrales). Cela ne va pas faciliter les choses", a déclaré auprès du Telegraph Rachael Glaving, directrice commerciale chez EDF Royaume-Uni.

Cette annonce intervient alors que le Royaume-Uni craint déjà de devoir procéder à des coupures cet hiver. Dans le pire des scénarios, le fort besoin en électricité entraîné par la chute des températures serait aussi accompagné d'une réduction des importations de gaz en provenance de la Norvège et d'électricité de France. Une situation extrême qui forcerait alors la Grande-Bretagne à appliquer des coupures d'électricité pendant quatre jours au total.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco