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Première séance frénétique pour le « Nasdaq chinois »

La nouvelle plateforme de la Bourse de Shanghai dédiée aux valeurs technologiques a été inaugurée lundi le 22 juillet 2019 en Chine.

La nouvelle plateforme de la Bourse de Shanghai dédiée aux valeurs technologiques a été inaugurée lundi le 22 juillet 2019 en Chine. - AFP

Le « Star Market » a fait ses grands débuts lundi à Shanghai. Objectif : concurrencer le Nasdaq américain. Dès le premier jour, les titres des 25 premières sociétés référencées se sont envolés.

Pour cette première journée, l’enthousiasme des investisseurs a été plus qu’au rendez-vous. En clôture, le « Star Market » s’est envolé de 140%. La palme revenant au fabricant de composants Anji Microelectronics Technology qui a terminé sur un bond de 400%.

120 entreprises se sont déjà mises sur les rangs pour être cotées sur ce nouveau marché. Lequel est considéré comme LA tentative la plus hardie de Pékin pour réformer ses marchés boursiers.

Règles d'introduction assouplies

Semblable au modèle du Nasdaq new-yorkais, le « Star Market » témoigne de l’ambition de la Chine qui consiste à convaincre ses futurs champions technologiques de rester dans le pays pour financer leur essor. Et si Pékin a décidé de lancer sa propre Bourse dédiée aux valeurs du secteur technologique, c’est aussi parce qu’elle a beau avoir fait naître ces dernières années des géants visant à contrer la domination de tech’ américaine à l’instar de Alibaba, de Baidu, ou encore de Xiaomi. Mais aucun d’entre eux n'avait choisi Shanghai ou Shenzhen comme place de cotation.

Et pour cause, compte tenu d’importantes restrictions sur les sorties de capitaux, il s’avère extrêmement complexe pour les investisseurs chinois de prendre position sur ces entreprises. Aussi, ce nouveau Nasdaq chinois s’accompagne de règles d'introduction qui se sont considérablement assouplies.

L'idée tient donc au fait d'aider les sociétés de la tech’ les plus prometteuses à lever plus simplement et rapidement des capitaux pour financer leur développement. Tandis que les sociétés chinoises doivent attendre plus de deux ans pour avoir la possibilité d’opérer leur IPO à Shanghai et Shenzhen, le système d'enregistrement du marché Star raccourcit le processus de 70 jours en moyenne.

Au rang des nouveautés, les entreprises déficitaires ont désormais aussi la possibilité de se faire coter sur Star. Du jamais vu en Chine mais un atout de poids pour les start-up du pays. Côté prix, la nouvelle plateforme laisse également une importante marge de manœuvre aux forces de marché pour déterminer les prix (aucune limite sur les variations de cours dans les cinq premiers jours de transactions par exemple).

Risques de volatilité maximale

Reste que la mise en orbite de ce « Nasdaq chinois » intervient au moment où la guerre technologique avec les Etats-Unis bat son plein. Les analystes s’accordent sur le fait que les risques de volatilité ne sont pas loin et qu’ils pourraient même être particulièrement importants. Pourquoi ? Parce que si le Nasdaq américain est dominé par des investisseurs professionnels, les marchés boursiers chinois donnent, de leur côté, la part belle aux parieurs et aux spéculateurs particuliers.

Mais les risques pour Pékin ne s’arrêtent pas là... Ses tentatives passées pour constituer un nouveau marché chinois ont, en effet, toutes échoué. Lancé il y a 10 ans en vue de promouvoir les sociétés innovantes, le marché ChiNext de Shenzhen avait rapidement vu son blason se ternir pour totalement disparaître durant la crise boursière de 2015. Le New Third Board, un marché non réglementé avait, lui aussi, connu la même issue.