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Poutine riposte aux sanctions européennes

Vladimir Poutine a signé mercredi le prolongement de l'embargo russe.

Vladimir Poutine a signé mercredi le prolongement de l'embargo russe. - Kirill Kudryavtsev - AFP

La Russie a prolongé son embargo alimentaire sur les produits occidentaux jusqu'à la fin 2017. Une réponse aux sanctions européennes frappant Moscou.

Voilà qui ne devrait pas arranger les affaires de l'Union européenne, déjà engluée dans la crise liée au Brexit. Vladimir Poutine a en effet prolongé jusqu'à la fin 2017 l'embargo alimentaire russe imposé aux pays occidentaux, selon un décret présidentiel publié mercredi.

Le décret ordonne de prolonger "jusqu'au 31 décembre 2017 (...) afin de défendre les intérêts nationaux russes" l'interdiction sur l'importation de la plupart des produits alimentaires des pays occidentaux, principalement de l'UE. Ces pays sanctionnent la Russie pour l'annexion de la Crimée en 2014 et son soutien présumé aux séparatistes de l'Est de l'Ukraine.

Prolongé une première fois pour un an l'été dernier, l'embargo russe devait expirer au mois d'août et n'a rien arrangé à la crise agricole qui frappe l'UE. Un rapport interne du gouvernement russe, révélé récemment par l'agence TASS, a évalué à 9,3 milliards d'euros les pertes pour les pays visés par l'embargo.

Bénéfique pour l'agriculture russe

Sa prolongation pour un an et demi doit aider le secteur agricole russe, qui craint un brusque retour de la concurrence européenne, à bénéficier "d'un horizon plus lointain pour planifier ses investissements", avait expliqué Dmitri Medvedev.

Les sanctions occidentales décrétées contre Moscou en 2014, auxquelles s'est ajouté l'effondrement des prix des hydrocarbures, ont plongé la Russie dans sa plus longue récession depuis l'arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 2000. L'embargo alimentaire a provoqué de son côté une flambée des prix en Russie. 

A long terme, les autorités russes espèrent toutefois que l'embargo favorisera le développement du secteur agricole national à qui elles versent d'importantes subventions. 

Y.D. avec AFP