BFM Business
International

Pénurie de main d'oeuvre: 100.000 porcs de trop au Royaume-Uni

Les éleveurs britanniques vont devoir abattre 100.000 porcs faute de main d'œuvre

Les éleveurs britanniques vont devoir abattre 100.000 porcs faute de main d'œuvre - © Shutterstock - CHIRATH PHOTO

Au Royaume-Uni, les éleveurs de porcs craignent de devoir abattre un excédent de 100.000 porcs. En cause, la pénurie de main d'oeuvre causée par le Brexit et aggravée par la crise sanitaire.

Au Royaume Uni, les conséquences de la pénurie de main d'œuvre n'en finissent plus de bouleverser l'économie. Après les magasins et les restaurants, les éleveurs de porcs sont frappés de plein fouet. La National Pig Association a lancé une alerte sur un excédent de 100.000 porcs qui ne peuvent être élevés, abattus dans les abattoirs et même transportés pour être transformés. Ainsi, ces élevages pourraient être purement et simplement détruits, s'alarme l'association dans un entretien au site Insider.

"Il n'y a pas de solutions immédiates pour remplacer ceux qui avaient ces emplois", a déclaré à Insider Zoe Davies, directrice générale de la National Pig Association en ajoutant que la santé mentale des agriculteurs britanniques est "sur le fil du rasoir" à cause de de la pression financière, mais aussi du fait de ne pouvoir conduire leur bétail sur le marché.

Faciliter l'obtention des visas

En cause, le départ des ouvriers de cette chaine agroalimentaire. Issus en majorité des pays d'Europe de l'Est, ils sont rentrés dans leur pays d'origine avec l'instauration des consignes sanitaires. Et comme pour les routiers, leur retours n'a pas été possibles en raison des nouvelles règles du Brexit.

"Nous sommes devenus dépendants de personnes travaillant pour nous dans un autre pays", rappelle Zoe Davies en soulevant la question de la souveraineté industrielle du Royaume Uni.

Les syndicats d'éleveurs, comme ceux des routiers, réclament que le gouvernement facilite l'obtention de visas pour le retour des travailleurs étrangers.

"Malheureusement, le gouvernement semble penser que parce que nous employons des personnes d'autres pays, cela signifie que nous voulons les payer moins, ce qui est totalement faux", déplore la National Pig Association.

Avec les intempéries, la situation des éleveurs se complique encore plus. En plus de la pénurie de main d'œuvre causée par le Brexit et amplifiée par la crise sanitaire, ils doivent faire face aux mauvaises récoltes qui a fait grimper le prix des aliments pour nourrir les animaux. La filière porc doit ainsi payer plus sans espérer de retour sur investissement et doit se résoudre à abattre 100.000 porcs.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco