Passeports britanniques Made in France: les pro-Brexit obtiennent en partie gain de cause

Le français Gemalto n'a pas encore gagné le contrat des passeports britanniques post-Brexit. Face à la contestation outre-Manche, le gouvernement britannique annonce retarder la désignation du fabricant.

Le gouvernement britannique a annoncé ce mardi qu'il allait retarder la désignation du fabricant des passeports post-Brexit. Une façon de calmer des partisans de la sortie de l'Union européenne qui n'ont pas apprécié d'apprendre par une fuite que le français Gemalto devait obtenir ce contrat.

C'est le quotidien conservateur The Telegraph qui avait annoncé fin mars que le spécialiste français de la sécurité numérique était sur le point de remporter l'appel d'offres pour fabriquer les futurs passeports britanniques, qui vont abandonner la couleur bordeaux pour retrouver leur bleu d'antan.

Un porte-parole du Premier ministre a confirmé que la procédure de l'appel d'offres était prolongée de deux semaines en réponse à une requête de l'entreprise britannique De la Rue, actuelle titulaire du marché et donnée battue dans la procédure en cours. Il a également précisé qu'un tel "arrêt" de la procédure n'était pas inhabituel.

De La Rue a annoncé de son côté que des poursuites allait être engagées contre le gouvernement, estimant que sa solution offre "la meilleure qualité et la technologie la plus sûre".

"Confier cette tâche aux Français est tout simplement stupéfiant. C'est une humiliation nationale", a commenté l'ancienne ministre conservatrice Priti Patel. Une pétition lancée par le Daily Mail pour qu'une entreprise britannique remporte l'appel d'offre a recueilli plus de 270.000 signatures.

Le porte-parole de Downing Street laisse néanmoins entendre que l'entreprise favorite demeurait le meilleur candidat. "Le candidat préféré a démontré sa capacité à répondre aux besoins avec un produit de haute qualité, sûr, et le meilleur rapport qualité-prix".

A.-K.M avec AFP