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Menacé d'être arrêté, Vladimir Poutine ne participera pas au sommet des Brics en Afrique du Sud

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours vidéo, le 24 juin 2023, alors que les combattants de Wagner organisent une rébellion, depuis avortée.

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours vidéo, le 24 juin 2023, alors que les combattants de Wagner organisent une rébellion, depuis avortée. - GAVRIIL GRIGOROV / SPUTNIK / AFP

Le président russe n'assistera finalement au sommet qui se tiendra fin août à Johannesburg. Membre de la Cour pénale internationale qui a délivré un mandat à l'encontre de Vladimir Poutine, l'Afrique du Sud était théoriquement tenue de l'arrêter.

Le président russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie) prévu fin août à Johannesburg, a annoncé mercredi la présidence sud-africaine, mettant fin à plusieurs mois de spéculation sur le sujet.

Cette annonce épargne un épineux dilemme à Pretoria, qui préside les Brics et refuse de condamner l'invasion russe de l'Ukraine. Vladimir Poutine est en effet visé par un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), et en tant que membre de la CPI, l'Afrique du Sud est théoriquement censée l'arrêter s'il entre sur son territoire.

L'Afrique du Sud préside actuellement les Brics, groupe de cinq grandes puissances émergentes qui entend peser davantage dans les institutions internationales jusqu'ici dominées par les États-Unis et l'Europe. Leur prochain sommet, le quinzième, est prévu du 22 au 24 août dans un centre de convention de Johannesburg.

"D'un accord mutuel, le président de la fédération russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet, mais la fédération y sera représentée par le ministre des Affaires étrangères M. (Sergueï) Lavrov", a annoncé Vincent Magwenya, un porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa, dans un communiqué.

Cette décision a été prise après "un certain nombre de consultations" menées par Cyril Ramaphosa ces derniers mois, dont la dernière "la nuit dernière", a précisé Vincent Magwenya.

"Une déclaration de guerre"

Arrêter Vladimir Poutine serait une "déclaration de guerre" à la Russie et menacerait "la sécurité, la paix et l'ordre de l'Etat" sud-africain, avait estimé M. Ramaphosa dans des documents publiés mardi, en plein débat national sur le sujet.

L'affaire a pris un tour judiciaire car le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance démocratique (DA), a demandé à la justice de forcer le gouvernement à s'assurer que Vladimir Poutine serait arrêté et livré à la CPI s'il mettait le pied dans le pays.

Dans une interview récente avec un media local, le vice-président sud-africain Paul Mashatile avait indiqué que son gouvernement cherchait à convaincre Vladimir Poutine de ne pas venir au sommet.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco