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Matières premières: Paris, Berlin et Rome veulent mieux coopérer pour s'affranchir de la Chine

Les trois ministres de l'Economie allemand, français et italien ont appelé à une "conclusion rapide" des discussions à Bruxelles pour voter un texte "ambitieux" visant à sécuriser l'accès aux matières premières.

Les ministres allemand, français et italien de l'Économie vont approfondir leur coopération pour sécuriser l'accès aux matières premières critiques, indispensables à leur industrie, ont-ils annoncé ce lundi dans une conférence de presse commune à Berlin.

Inquiète de la dépendance des industriels européens à la Chine pour nombre de matières premières, la Commission européenne avait présenté le 16 mars dernier un règlement destiner à sécuriser les approvisionnements, du lithium au cobalt, en passant par le nickel, pour les batteries automobiles.

Les trois ministres, l'Allemand Robert Habeck, le Français Bruno Le Maire et l'Italien Adolfo Urso, ont appelé à une "conclusion rapide" des discussions pour un texte "ambitieux". Le règlement présenté par l'exécutif européen peut encore être profondément remanié ces prochains mois par les 27 pays membres de l'UE et les eurodéputés avant sa finalisation.

Un fonds d'investissement de 500 millions d'euros

"Pour réussir la transition écologique et numérique, nous devons aider nos entreprises industrielles à sécuriser l'accès aux matières premières critiques dont elles ont besoin", a déclaré Bruno Le Maire. "Si la loi européenne est une première étape importante, notre réunion aujourd'hui à Berlin" est "l'occasion d'échanger entre gouvernements, ainsi qu'avec les représentants de l'industrie, pour aller plus loin", a-t-il dit.

Le plan de la Commission, pensé pour sécuriser l'approvisionnement du Vieux Continent en matières premières, va notamment favoriser l'établissement de projets miniers et d'usines de raffinage sur le sol européen. Berlin, Paris et Rome ont plaidé pour inclure l'aluminium dans la liste des matériaux critiques, selon un communiqué des trois pays diffusé ce lundi.

Pour investir dans les matériaux stratégiques, Paris a mis en place un Fonds d'investissement qui va être doté de 500 millions d'euros d'argent public, l'Italie de même à hauteur d'un milliard d'euros. Pour l'Allemagne, Robert Habeck a également évoqué la possibilité d'un fonds à hauteur d'un milliard d'euros. "Il n'y a pas encore d'accord au sein des ministères du gouvernement allemand", a-t-il précisé, mais il est en préparation.

P.L. avec AFP