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Les chiffres vertigineux de l'effondrement de l'industrie en Chine avec la crise du coronavirus

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- - Noel Celis / AFP

En moyenne, les bénéfices des entreprises industrielles chinoises ont fondu de 38% en janvier et février. Mais dans certains secteurs, la chute atteint 87%.

L'arrêt de nombreuses usines en Chine et le confinement strict de 56 millions d'habitants ont évidemment fait plonger les bénéfices des entreprises industrielles du pays, faute de demande. Et les premiers chiffres livrés par le Bureau national des statistiques (BNS) donnent le vertige.

En moyenne, les bénéfices de ces entreprises ont fondu sur un an de 38% en janvier et février à 410 milliards de yuans, soit 52,4 milliards d'euros. Mais cette moyenne cache des disparités très importantes.

Les Chinois ont ainsi quasiment arrêté d'acheter des biens électroniques, les bénéfices dans le secteur s'écroulent en effet de 87%! A titre d'exemple, en février, les ventes de téléphones mobiles dans le pays ont chuté de 56% à 6,4 millions d'unités, du jamais-vu.

Le tabac tire son épingle du jeu

Les profits des acteurs de l'automobile ont reculé de 79,6%: rappelons que dans la première quinzaine de février, les ventes d'automobiles se sont effondrées de 92%. 

Autre secteur durement touché, celui des machines et équipements électriques avec un repli de 68,2%, selon le BNS.

L'épidémie dont le danger n'a été reconnu par Pékin que fin janvier a eu de graves répercussions sur la production et le fonctionnement des entreprises", a concédé dans un communiqué le Bureau national des statistiques. 

Un des rares secteurs à profiter de cette crise est l'industrie du tabac qui a vu ses bénéfices bondir de 31,5% sur un an en janvier-février.

Aujourd'hui, l'activité reprend dans le pays à la faveur d'une levée progressive des restrictions mais les conséquences sur l'économie devraient s'éterniser. En mars, la croissance sera "négative" dans pratiquement tous les secteurs, assure l'économiste Ting Lu, de la banque Nomura. 

La demande restera frileuse

Car la demande reste et restera un bon moment frileuse. "La production repart, l'ensemble de la supply chain en Chine est prête. (...) Donc c'est vraiment le problème de la Chine actuellement: ce n'est plus un problème de production mais un problème de demande. Et c'est pour ça que le gouvernement chinois réfléchit à des possibilités pour stimuler cette demande", expliquait ainsi ce mercredi Laurent Favre, directeur général de Plastic Omnium sur BFM Business.

On devrait d'ailleurs vivre la même situation en Europe, lorsque les mesures de confinement seront levées.

Olivier Chicheportiche avec AFP