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Le Royaume-Uni veut devenir une "superpuissance exportatrice"

"Au moment où nous quittons l'UE, nous devons avoir des objectifs élevés", souligne le ministre du Commerce international Liam Fox.

"Au moment où nous quittons l'UE, nous devons avoir des objectifs élevés", souligne le ministre du Commerce international Liam Fox. - Ben Stansall - AFP

Parmi les mesures prévues pour atteindre cet objectif, les autorités britanniques veulent travailler avec les grandes entreprises pour construire un réseau complet de fournisseurs au Royaume-Uni, aider les exportateurs à partager leur expérience avec les autres sociétés et fournir des services de conseils aux firmes.

Le ministre britannique du Commerce international, Liam Fox, a présenté mardi une stratégie visant à faire du Royaume-Uni une "superpuissance" des exportations après le Brexit.

Partisan convaincu du Brexit, Liam Fox veut faire "du Royaume-Uni une superpuissance exportatrice du 21e siècle, via un meilleur usage de notre réseau international, des nouveaux outils numériques et la mise en place d'un solide réseau entre les entreprises", d'après un communiqué du gouvernement.

L'an passé, les exportations de biens et de services du Royaume-Uni ont représenté l'équivalent de 30% du produit intérieur brut du pays, proportion similaire à celle de la France, de l'Italie et du Canada, selon le ministre. Le gouvernement conservateur de Theresa May voudrait élever cette proportion à 35%.

"Au moment où nous quittons l'UE, nous devons avoir des objectifs élevés", souligne Liam Fox.

690 milliards d'euros d'exportations en 2017

Parmi les mesures prévues, les autorités veulent travailler avec les grandes entreprises pour construire un réseau complet de fournisseurs au Royaume-Uni, aider les exportateurs à partager leur expérience avec les sociétés cantonnées au marché domestique et offrir des informations et conseils aux firmes.

Les exportations de biens et de services ont atteint près de 620 milliards de livres en 2017 (690 milliards d'euros). Cette somme représente une progression de 11% par rapport aux exportations de 2016 et de 19% par rapport à celles de 2015.

Les analystes attribuent toutefois une bonne part de cette hausse à un effet mécanique de la dégringolade de la livre sterling après la décision des Britanniques de voter pour le Brexit au référendum du 23 juin 2016. Les importations de biens et de services ont d'ailleurs augmenté dans des proportions similaires et le déficit de la balance des biens et services est resté dans les mêmes eaux, à 33 milliards de livres en 2017.

Le Brexit prévu fin mars et toujours pas d'accord

En ce qui concerne uniquement les biens, les exportations à destination des pays de l'Union européenne ont représenté l'an passé 48% du total britannique.

Les conditions des échanges avec le continent européen, actuellement sans entrave, font l'objet de difficiles négociations entre Londres et Bruxelles dans le cadre du Brexit prévu fin mars 2019.

Réticent vis-à-vis du Brexit, le patronat britannique a toutefois bien accueilli la volonté du gouvernement de doper les exportations. "Nous estimons que dans notre pays il y environ 10% des entreprises qui pourraient exporter mais ne le font pas", a expliqué la directrice générale de la CBI, Carolyn Fairbairn, soulignant que l'important était "de mettre en pratique" les objectifs promis après une série d'engagements non tenus par les autorités précédemment.

J.-C.C. avec AFP