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Le Kazakhstan dément aider la Russie à contourner les sanctions occidentales

Le pays (comme d'autres) est soupçonné de réexporter massivement vers la Russie des marchandises sous embargo importées d'Europe.

Le Kazakhstan, plus grande économie d'Asie centrale, s'est défendu jeudi d'aider son allié russe à contourner les sanctions occidentales, malgré la forte hausse de réexportations en Russie, via des pays tiers, de biens utilisables par Moscou pour son complexe militaro-industriel.

"Nous ne permettrons pas que le territoire de notre pays et nos entreprises soient utilisés pour contourner les sanctions" imposées à la Russie après son invasion de l'Ukraine, a affirmé Maoulen Achimbaïev, le représentant du Sénat kazakh, deuxième personnage de l'Etat, à l'agence de presse officielle Kazinform.

"Nous ne violons pas les sanctions occidentales", a-t-il assuré.

Ces déclarations interviennent après que le Kazakhstan a été accusé par des représentants européens et américains d'importer puis d'exporter vers la Russie du matériel sous embargo.

Menaces de sanctions

Parmi les produits ciblés figurent les réfrigérateurs, les imprimantes ou encore des calculatrices, dont les composants électroniques peuvent être réutilisés pour fabriquer de l'armement.

Ces accusations sont portées contre d'autres ex-républiques soviétiques, mais aussi contre la Chine, la Turquie, ou encore les Emirats arabes unis.

Le Kazakhstan, proche partenaire économique et militaire de Moscou, a cependant assuré avoir mis en place en avril un système de traçage en ligne pour contrôler les marchandises entrant et sortant de cet immense pays partageant plus de 7500 kilomètres de frontières avec la Russie.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont fait planer la menace de sanctions secondaires sur des pays tiers accusés d'aider la Russie à contourner les sanctions. Mais Bruxelles et Washington tentent d'atténuer les effets des mesures prises contre la Russie qui pourraient toucher par ricochet les républiques d'Asie centrale, pour ne pas les pousser encore plus dans les bras de Moscou.

Début mai, la Commission européenne a soumis un onzième paquet de mesures restrictives contre la Russie destiné à éviter le contournement des sanctions.

La proposition concerne 541 entreprises, en immense majorité russes, mais inclut pour la première fois des sociétés de Chine, d'Iran, d'Emirats arabes unis, d'Ouzbékistan, d'Arménie et de Syrie.

OC avec AFP