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Ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis: à quoi faut-il s'attendre?

L'inflation annuelle américaine s'élève à 8,5% en juillet, un chiffre un peu en-deça de ce qui était attendu. Quelles seront les conséquences à court et à moyen-terme? Faut-il vraiment se réjouir de ce ralentissement? Les réponses avec Alexandre Baradez, Chef analyste chez IG.

Portée par la baisse du prix de l'essence à la pompe, l'inflation a ralenti plus que prévu en juillet aux Etats-Unis. Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% en juillet sur un an, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail.

C'est mieux que prévu, puisque l'inflation était attendue à 8,7% en juillet, selon le consensus de MarketWatch. Cette annonce a eu un effet immédiat sur les marchés et notamment sur le Cac 40. Mais faut-il déjà se réjouir?

Invité sur le plateau du Grand Journal de l'Eco, Alexandre Baradez, Chef analyste chez IG, a réagi à cette annonce. "Jusqu'à présent on a eu que des mauvaises surprises", a-t-il rappelé, prenant l'exemple du mois de juin. Sur ce mois, l'indicateur annuel avait atteint 9,1%, son plus haut niveau depuis le début des années 1980.

"C'est une bonne nouvelle parce que l'inflation tombe sous le consensus", a-t-il estimé. Mais aussi parce qu'"en début d'année, avant même la guerre en Ukraine, l'inflation qui grimpait avait mis le feu au poudre". "Finalement, ce qui a généré le début du stress il y a quelques mois devient ce qui permet de penser qu'on a passé le plus dur au niveau de l'inflation", a-t-il poursuivi.

La hausse des salaires se poursuit

Dans le détail, c'est surtout la baisse des prix de l'énergie, et notamment de l'essence, qui a contribué à ce ralentissement de l'inflation. "La catégorie des biens, très dynamique en termes de hausse de prix, commence aussi à ralentir depuis quelques mois maintenant", a indiqué Alexandre Baradez.

"En revanche, l'inflation des services et alimentaire progressent toujours", a-t-il prévenu.

Quant aux derniers chiffres du chômage, publiés le 5 août, ils représentent pour le spécialiste une "véritable bonne nouvelle". Au mois de juillet, le taux de chômage américain a reculé de 0,1 point et est retombé à 3,5%, soit le même niveau qu'en février 2020.

Cet indicateur "a éloigné la perspective de récession technique mais aussi celle de récession profonde", a-t-il estimé. En revanche, "les salaires progressent toujours", a t-il rappelé, ce qui contribue à l'inflation.

"On peut se satisfaire du fait que l'inflation plafonne et qu'elle ralentisse un petit peu mais c'est le rythme de sa décélération qui va être important", a jugé Alexandre Baradez. Pour lui, il faudrait que l'indicateur perde "entre 0,6 et 0,8 point" chaque mois, en rythme annuel, pour que ce ralentissement marque un véritable tournant, notamment dans la stratégie de la FED.

Nina Le Clerre